Dans sa résolution 2373 (2017), le Conseil a ainsi suivi les recommandations du Secrétaire général formulées dans une lettre adressée à son Président. Dans celle-ci, le Secrétaire général mentionne les priorités identifiées à la suite de l'examen stratégique de la FINUL mené cette année, visant à la réalisation de gains d'efficience sans compromettre l'efficacité opérationnelle de la Force. La FINUL applique actuellement ces recommandations, écrit le Secrétaire général.
Le Conseil demande à la FINUL et à l'Armée libanaise de poursuivre leur dialogue stratégique. Il demande aussi que l'appui international apporté à cette armée s'intensifie, en particulier dans les domaines de la lutte antiterroriste et de la protection des frontières.
Il demande par ailleurs à toutes les parties intéressées de respecter la cessation des hostilités, de prévenir toute violation de la Ligne bleue et de respecter celle-ci dans sa totalité, et de coopérer pleinement avec l'ONU et avec la FINUL.
Le Conseil engage le gouvernement israélien à procéder sans plus tarder au retrait de son armée de la partie nord de Ghajar, en coordination avec la FINUL, qui a activement collaboré avec Israël et le Liban pour faciliter ce retrait.
Concernant la demande -rappelée par le Secrétaire général dans sa lettre- du gouvernement libanais pour le déploiement d'une force internationale visant à appuyer son autorité sur l'ensemble du territoire, le Conseil rappelle qu'il a autorisé la FINUL à prendre toutes les mesures nécessaires dans les secteurs où ses forces sont déployées.
La Force de maintien de la paix doit ainsi veiller à ce que son théâtre d'opérations ne soit pas utilisé pour des activités hostiles « de quelque nature que ce soit », à résister aux tentatives visant à l'empêcher par la force de s'acquitter de son mandat, à protéger le personnel de l'ONU et les travailleurs humanitaires et, sans préjudice de la responsabilité du gouvernement libanais, à protéger les civils exposés à une menace imminente de violences physiques.
Enfin, la résolution prie le Secrétaire général de réfléchir aux moyens visant à renforcer la présence visible de la Force, y compris par le biais de patrouilles et d'inspections, dans le respect de son mandat actuel et de ses capacités. Ce dernier devra également faire rapport tous les quatre mois sur l'application de la résolution 1701 (2006) et informer le Conseil sur les éléments qui pourraient menacer la cessation des hostilités et sur l'application des recommandations du bilan stratégique « afin que la Force s'acquitte au mieux de son mandat ».
« La FINUL est un bien public régional et personne ne peut imaginer cet environnement sans la Force », s'est félicitée la déléguée de la France, au cours des explications de vote. Elle a indiqué que la France, en tant que pays porte-plume de la résolution, avait veillé à accommoder les préoccupations de certains États membres au maximum de ce qui avait été possible, alors que certains souhaitaient un strict renouvellement technique.
Son homologue des États-Unis a, elle, accusé le commandant de la FINUL de méconnaître la situation, marquée, selon elle, par une dangereuse accumulation d'arsenaux dans le Sud-Liban et la présence de combattants entraînés. « Le Hezbollah prépare la guerre », a-t-elle mis en garde.
La représentante a estimé que la FINUL avait les capacités de s'acquitter de sa tâche dans sa zone de déploiement, y compris pour neutraliser les opérations du Hezbollah et aider le Liban à sécuriser ses frontières. « L'objectif de la FINUL est de veiller à ce qu'il n'y ait ni armes ni terroristes au Sud-Liban », a-t-elle conclu.
Un point de vue que le délégué de l'Italie, l'un des principaux pays contributeurs de troupes, a tempéré en demandant d'établir une distinction entre les responsabilités du gouvernement libanais et celles de la FINUL. Le libellé du paragraphe 15 du dispositif, relatif notamment aux moyens d'accroître la présence visible de la Force, « accepté au nom de l'unité du Conseil », ne modifie pas le mandat de la FINUL, a-t-il déclaré.
Au 24 juillet 2017, le nombre total de militaires s'élevait à 10.466. La composante civile de la FINUL comptait 235 personnes recrutées sur le plan international et 580 agents recrutés sur le plan national.