Une vingtaine de jeunes ont participé à un atelier de renforcement des capacités organisé par la MINUSCA les 25 et 26 juin 2024 à Birao. Ces participants, dont sept femmes, membres de la société civile, d’organisations de femmes et d’organes de presse, ont été formés sur les discours de haine et les messages d’incitation à la violence.
Inspirée de la stratégie et du plan d’actions des Nations Unies sur la lutte contre les discours de haine et les messages incitatifs à la violence, la MINUSCA a sensibilisé les participants aux enjeux associés à ces discours. Les sessions ont abordé les causes, les moyens de diffusion, les conséquences et les actions nécessaires pour lutter contre ce fléau menaçant la paix et la stabilité.
Mamouda TANKOANO, Chargé de communication à la MINUSCA à Birao, a expliqué que les discours de haine sont véhiculés sous formes verbales, d’images, d’objets, de caricatures, gestes, signes et symboles et diffusés en ligne ou hors ligne.
Pendant l’atelier, des cas de messages haineux et incitatifs à la violence observés dans la Vakaga et d’autres régions de la Centrafrique lors des périodes électorales ont été analysés pour permettre aux participants de mieux comprendre les conséquences de ce phénomène.
Comlan Yves Soglo, Chargé des questions électorales de la MINUSCA à Birao, a souligné l’importance de l’implication des participants dans la lutte contre ce fléau, particulièrement à l'approche des élections locales. « La propagation de discours haineux peut annoncer des violences, des conflits voire des atrocités criminelles. Limiter les discours de haine pourrait réduire leur impact. Nous avons tous la responsabilité de travailler pour prévenir ces phénomènes perturbateurs du processus électoral. Adoptons des comportements respectueux, promouvons la tolérance et évitons la désinformation et la diffamation », a-t-il encouragé.
Les participants ont également été formés au monitoring des discours de haine et des messages incitatifs à la violence. Seleman Ngogaba, journaliste à la Radio communautaire Yata, a affirmé que « grâce à cette formation, nous avons appris à reconnaître plus efficacement les discours de haine. En tant que journalistes, nous avons un rôle clé à jouer dans la lutte contre ce fléau pour favoriser la cohésion sociale ».
Safia Fotor de l’Organisation des femmes centrafricaines s’est dite satisfaite. « Cette formation nous a permis de comprendre que les discours de haine peuvent déclencher des crises sociales. Pour les prochaines élections locales, évitons les commentaires touchant aux origines ethniques ou religieuses », a-t-elle recommandé.
Cet atelier a renforcé la capacité des jeunes de Birao à identifier et à combattre les discours de haine, contribuant ainsi à promouvoir la paix et la cohésion sociale dans la région.