C’est, rassemblés au sein de l’hémicycle, ce vendredi 27 octobre 2017, que les députés centrafricains ont reçu le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au quatrième et dernier jour de sa visite en République Centrafricaine entamée le 24 octobre 2017, aux fins d’échanger avec lui sur la situation de la nation.
Outre la défaillance aggravée des secteurs sociaux tels que la sante et l’éducation, les élus du peuple ont dénoncé les vagues récurrentes de violences pouvant atteindre des pics inouïs dans certaines localités du pays, les parlementaires ont, d’emblée, pose le problème de l’insuffisance de moyens pour protéger et défendre l’intégrité du territoire centrafricain et de ses habitants.
« La RCA est encore en conflit. Un conflit à sens unique, puisque les groupes armés massacrent une population qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Nous avons plus que jamais besoin de la Minusca, car l’État centrafricain n’a plus les moyens d’assurer le monopole de la force légitime », a plaidé le député de la localité de Bocaranga, Anicet Dologuélé, qui s’exprimait au nom de ses pairs. En effet, a-t-il soutenu, « la logique veut que, pour maintenir la paix, il faut d’abord la négocier. Si la négociation ne marche pas, il faut l’imposer par la force. C’est donc d’une force d’imposition de la paix dont mon pays a un besoin urgent aujourd’hui. »
C’est la raison pour laquelle le président de l’Assemblée nationale, Abdoul Karim Meckassoua, souhaitera à son tour qu’il faille « rendre le mandat de la MINUSCA plus clair, robuste, protecteur pour les civils ; et que les paroles se changent en actes. »
Des appels accueillis par le Secrétaire général de l’ONU, qui a tenu à « rendre hommage au courage et à la résilience du peuple centrafricain et à sa détermination à surmonter les nombreux défis auxquels il est confronté », notamment, l’insécurité, la crise humanitaire, le développement qui tarde à se matérialiser, et le sentiment d’exclusion et de marginalisation des régions où l’État demeure absent.
Non sans assurer de la solidarité et l’engagement des Nations Unies à accompagner la Centrafrique pour relever « ces défis qui restent immenses », Antonio Guterres a salué l’action de la MINUSCA qui « a démontré sa valeur, avec le sacrifice de la vie de nombreux casques bleus », avant de reconnaitre que « nous sommes conscients qu’il faut renforcer et améliorer sa capacité d’action ». Il a également insiste sur le fait que, conformément à la Charte des Nations Unies, « la MINUSCA est une mission impartiale. Elle ne favorise aucun groupe politique, religieux ou ethnique. »
Cette visite du Secrétaire général de l’ONU en République centrafricaine est la première dans une mission de maintien de la paix, depuis sa prise de fonction en Janvier 2017. Il a quitté le pays, en fin de journée, en promettant en être « l’avocat enthousiaste auprès de la communauté internationale, pour que les Centrafricains reçoivent la solidarité dont ils ont besoin et qu’ils méritent. »