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Les bureaux de terrain de la MINUSCA, un outil clef pour faire avancer la paix a travers la protection des civils

La conférence de presse hebdomadaire de la MINUSCA, a été l’occasion ce mercredi 3 avril de présenter l’action et le rôle des bureaux de terrain dans la mise œuvre du mandat de la Mission. Au nombre de 12, ces bureaux comprenant une cellule de coordination pour la ville de Bangui, couvrent l’ensemble du territoire et contribuent énormément au processus de paix et à la protection des civils dans le pays. « En collaboration avec les autorités locales, ils font progresser la paix à travers la protection des civils.» . Ces bureaux sont le reflet des actions politiques, sociales et sécuritaires de la MINUSCA », a indiqué Souleymane Thioune, Coordonnateur des bureaux de terrain de la Mission.

 

Dans son intervention, Souleymane Thioune a présenté divers aspects de leur mission notamment la mise en œuvre par les bureaux de terrain d’une moyenne de huit projets à impact rapide (QIP) par an au profit des communautés et des autorités sont pour un montant global en 2018 de près de trois milliards de francs CFA. Un autre pas d’une importance capitale a été accompli dans le domaine de la réconciliation et la promotion de la paix, selon Souleymane Thioune, citant de manière non exhaustive la signature du pacte de bon voisinage et de réconciliation communautaire entre les communautés de Castors et de Yakité à Bangui, l’adoption de la Feuille de route de Bria entre les groupes armés et les communautés, la caravane de la paix à Bambari ou encore l’Accord local de paix à Bangassou. Dans cette dernière ville en particulier, 13 familles musulmanes qui vivaient encore sur le site de déplacés depuis un an et 10 mois après l’attaque du 13 mai 2017 ont regagné leur quartier d’origine de Tokoyo le 30 mars.

 

Le Coordonnateur des bureaux de terrain de la MINUSCA a précisé que la contribution à la paix se poursuit avec la « sensibilisation des communautés locales à l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA effectuée par les bureaux de terrain en étroite coordination avec les autorités locales, qui sont les maitres d’œuvre de ce processus ». Il a également évoqué les interactions régulières entre ces bureaux et les groupes armés pour préserver la protection des civils, prévenir ou apaiser les tensions lorsqu’elles surviennent mais aussi les interpeler sur leurs obligations et leurs engagements eu égard à la mise en œuvre de l’Accord de paix. « Les bureaux entretiennent une communication quotidienne avec les chefs des groupes armés sur le respect de l’Accord. La Mission comptabilise au quotidien les violations à l’Accord commises par les éléments des groupes armés. Le moment venu, ils seront mis devant leurs responsabilités. Ce processus peut être long mais la signature apposée et les engagements devront être respectés », a souligné Souleymane Thioune. Il convient de noter que le suivi des violations est inscrit dans l’Accord avec la mise en place d’un Mécanisme de mise en œuvre et de suivi (MOS) et différentes composantes dont les Comités de mise en œuvre préfectoraux (CMOP).

 

Sur ce dernier point, le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, a indiqué que l’Accord de paix est encore cette semaine au centre des activités des Nations unies et des organisations régionales avec une série d’événements en cours ou en préparation. En effet, une visite conjointe de quatre jours de la CEEAC et de l’UNOCA se poursuit jusqu’au 5 avril afin de mieux appréhender les enjeux et les défis de la mise en œuvre de l’Accord en vue d’un appui concerté de la région. Poursuivant le même objectif, le Groupe international de soutien à la RCA (GIS-RCA) se réunira à Bangui 17 avril à Bangui en présence d'une cinquantaine de pays et organisations.

 

Concernant le suivi des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, Vladimir Monteiro a fait savoir qu’entre le 27 mars et le 1er avril, la MINUSCA a enregistré 22 incidents d’abus ayant affecté au moins 41 victimes. “Les auteurs présumés de cette semaine sont essentiellement des éléments des groupes armés tels que le FPRC, 3R, l’UPC, le MPC, des Peuhls armés et les anti-Balaka », a-t-il précisé.

 

Le porte-parole de la Mission a également informé de la poursuite des activités liées au projet de réduction de la violence communautaire (CVR) notamment à Bria où près de 900 bénéficiaires dont 536 femmes ont bénéficié d’ateliers communautaires sur la durabilité de leurs projets de réinsertion. A Kaga-Bandoro, ce sont 155 bénéficiaires dont 113 femmes qui ont participé à des formations sur l'alphabétisation, la comptabilité, la planification et la gestion, ainsi que sur la violence sexuelle liée aux conflits. Le programme de CVR cible 7 100 bénéficiaires dans les localités de Bangui, Bangassou, Bouar, Bossangoa, Kaga Bandoro, Batangafo, Bria et Bambari.