Bienvenue aux Nations Unies
  • Photo de Lina Ekomo, qui est active dans la lutte pour le leadership des femmes dans les processus de paix.
    Lina Ekomo milite activement pour le leadership des femmes dans les processus de paix. En 2022, elle a prononcé un discours devant le Conseil de sécurité de l'ONU en tant que représentante de la société civile de la République centrafricaine. Elle a souligné le caractère non inclusif de nombreuses initiatives de paix nationales, avertissant que les femmes ne peuvent pas continuer à être exclues des discussions de fond sur les questions affectant leur vie, leurs communautés et leur pays. Photo: UNPeacekeeping

La participation des femmes dans les processus de paix est non seulement un droit, mais aussi la voie vers une paix durable

Les femmes ont le droit fondamental de participer aux négociations de paix et aux processus de prise de décisions qui les concernent directement ainsi que leur famille et l’avenir de leur pays. Il a également été prouvé que leur inclusion augmente les chances de succès d’un accord de paix et contribue à une paix plus durable. Pourtant, la participation des femmes aux processus de paix reste faible à l’échelle mondiale. Les parties aux négociations continuent d’exclure régulièrement les femmes et leur participation directe continue de se heurter à des barrières bien ancrées.

Les missions de maintien de la paix s’attellent à changer cette situation dans les zones de conflit dans le monde en promouvant la participation pleine, égale et effective des femmes aux processus de paix. Leur travail consiste à renforcer les capacités des femmes dirigeantes et à offrir leurs bons offices aux responsables locaux et nationaux pour soutenir le rôle des femmes lors de la négociation, de la mise en œuvre et du suivi des accords de paix.

Les exemples suivants illustrent les résultats des activités de maintien de la paix obtenus en matière de participation des femmes:

  • Au Soudan du Sud, où la violence règne depuis décembre 2013, la mission de maintien de la paix œuvre en faveur de l’inclusion des femmes dans les efforts de résolution des conflits et de promotion de la réconciliation. En 2015, Alokiir Malual est entrée dans l’histoire en tant que première femme à avoir signé un accord de paix au Soudan du Sud. En 2018, avec le soutien de l’ONU, elle était l’une des sept signataires de l’accord revitalisé. En 2022, l’opération de maintien de la paix des Nations Unies a permis de garantir que 41% des participants aux initiatives de paix locales soient des femmes.
  • À Chypre, où un règlement politique du conflit n’a pas encore été trouvé, la mission de maintien de la paix a contribué à rapprocher les femmes des communautés chypriotes grecque et turque, en tirant parti de traditions communes pour forger de nouveaux liens et aider à surmonter un fossé vieux de plusieurs décennies. Pour permettre à de nouvelles perspectives et voix, souvent sous-représentées, d’émerger, la mission a soutenu un programme de consolidation de la paix offrant aux jeunes, en particulier aux jeunes femmes, des compétences en matière de consolidation de la paix inclusive.
  • En République centrafricaine, où des efforts sont déployés pour mettre fin aux violences qui ont repris en 2012, la mission soutient l'inclusion des femmes dans les comités locaux pour la paix et la réconciliation, les aidant à atteindre un taux de représentation de 35 % en 2023, soit une augmentation de 15 % depuis 2019. La mission a également fourni un appui technique et institutionnel aux organisations de femmes qui s’est traduit par la création de 12 « cercles de paix ». À travers ces cercles, 300 femmes formées œuvrent pour la promotion de la paix et de la cohésion sociale au sein de leurs communautés.

Malgré ce travail, une offensive ou la multiplication des attaques contre les droits des femmes dans le monde entier a mis un frein aux progrès réalisés. La contribution des femmes et des filles à la consolidation de la paix continue d’être sous-estimée et sous-financée. L’on a pu constater à quel point l’exclusion des femmes des processus de paix contribue à l’instabilité, pourtant leur exclusion persiste.

Dans son Nouvel Agenda pour la paix, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, nous appelle à « démanteler le patriarcat et les structures de pouvoir oppressives qui font obstacle aux progrès en matière d’égalité des genres ou à la participation pleine, égale et effective des femmes à la vie politique et publique ». Ceci est essentiel pour parvenir à une paix durable, un besoin chaque jour plus primordial: le nombre de femmes et de filles vivant dans des pays touchés par des conflits a atteint 614 millions en 2022, soit une augmentation de 50 % en cinq ans. Le 8 mars est célébrée la Journée internationale des femmes. Ce jour-là, comme tous les autres jours, nous devons être solidaires des femmes et soutenir leur rôle essentiel dans la promotion et la protection de la paix.