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La MONUSCO rapatrie une famille rwandaise après trente années d’asile en RDC

A travers son programme DDRRR, la MONUSCO soutient tous les combattants souhaitant quitter les groupes armés et, pour les combattants étrangers, les aide rejoindre leur pays d'origine.

C’est tout ému que monsieur Asumani, son épouse et leurs six enfants retrouvent leur famille dans leur pays natal après près de trente années d’absence.

Asumani est un ex-combattant rwandais. Alors que la guerre civile éclate dans son pays en 1994, il fuit et trouve refuge en république du Zaïre alors dirigée par feu le maréchal Mobutu.

Des cris de joie, de l’effusion d’amour, des cris à tue-tête, des larmes, de l’émotion débordante… C’est l’ambiance qui a régné lors de ces retrouvailles presque inespérées après trois décennies. Loin d’être une fiction, la scène est pourtant réelle.

Sur les trois dernières années, soit du 1er juillet 2018 et au 21 juillet 2023, dans le cadre du processus DDRR, la MONUSCO a rapatrié 423 sujets rwandais vers leur pays.

C’est de la localité de Nyabibwe à une centaine de kilomètres de la ville Goma au Nord-Kivu qu’est partie cette famille de huit personnes. Avant leur retour au pays, ils ont d’abord été dirigés vers Kalungu dans le site d’accueil du HCR (Haut-Commissariat aux réfugiés).

Après les formalités d’usage, le HCR les a ensuite acheminés au camp de transit de la MONUSCO à Munigi où se déroulent les opérations de Démobilisation, Désarmement, Réinsertion et Réintégration. Ce camp situé à une dizaine de kilomètres au nord de Goma.

C’est dans la localité de Nyamibwe, quelques années plus tard, que Asumani l’ex-combattant rencontre Francine Tumaini, une civile.

En 1994, Francine était partie de son pays avec ses parents à cause de la guerre civile pour trouver refuge dans l’ex-république du Zaïre. C’est là-bas qu’il épouse Assumani et fonde une famille.

Francine n’était âgée que de cinq ans lorsqu’elle a quitté le Rwanda. A son retour dans son pays d’origine le 10 juillet 2023, elle n’a que quelques vagues souvenirs et ne reconnaît pas les membres de sa famille.

Pourtant, cette triste réalité ne l’empêche pas d’être heureuse : « Je ne sais pas si ma famille existe encore. Peut-être qu’ils sont tous morts ! Dans tous les cas, je suis contente de fouler le sol de mon pays et d’y rester près de mon mari et de mes enfants ».

Rappelons que, pendant l’exode de 1994, la petite Francine avait perdu la trace de ses parents. Etant seule, elle avait alors été reçue dans une famille d’accueil congolaise à Saké. C’est là-bas qu’elle a grandi et s’est mariée.

Lundi 10 juillet 2023, la MONUSCO à travers la section DDRR (Démobilisation, Désarmement, Réinsertion et Réintégration) a ramené cette famille embarquée dans un véhicule officiel de la Mission.

Les parents et leurs enfants ont tous levé les bras faisant de grands signes d’au revoir à leurs amis pendant qu’ils traversaient la zone neutre au niveau de la frontière qui sépare le Rwanda de la RDC.

Aussitôt qu’ils ont foulé le sol rwandais, Asumani dans son euphorie a exhorté ses compatriotes qui hésitent encore à rentrer au pays : « Me voici arriver au Rwanda dans ma famille, je suis bien accueilli avec mes dépendants. Nous sommes contents. N’ayez pas peur, rentrez au pays ».

Cette famille a exprimé volontairement son désir de retourner au Rwanda après un séjour qui aura duré près de trente années en République démocratique du Congo.