Du 06 au 09 juin dernier, la Division des Affaires Civiles (DAC) de la MINUSMA a organisé une série d’ateliers de formation des membres des organisations de la société civile (OSC), des jeunes et des femmes sur « la gestion de conflits », « le leadership des femmes » et « la gouvernance associative » dans les localités d’Aguelhok et Tessalit, au Nord du Mali.
C’est un truisme de dire que la crise politico-sécuritaire qui prévaut au Mali depuis 2012, a contribué à la détérioration progressive des relations entre les différentes communautés. Dans la région de Kidal affectée par ce conflit, les rapports sociaux se sont disloqués, engendrant un climat de méfiance réciproque, se traduisant par une fragmentation et un renforcement des clivages sociaux, intercommunautaires et politiques, avec en toile de fond des affrontements autour de la lancinante question de la gestion des terres, du bétail et des ressources naturelles.
C’est dans le souci de remédier à cette situation que la Division des Affaires Civiles de la MINUSMA, dans ses efforts visant le renforcement de la dynamique locale de paix et, par le biais de la prévention et de la gestion des conflits communautaires violents ou latents, a décidé du lancement d’un programme de formation sur le leadership des jeunes et des femmes dans la gestion des conflits. Ceci, afin de renforcer la capacité de ces derniers à réussir dans cette délicate entreprise. C’est une cinquantaine de personnes issues des groupements de jeunes et des associations de femmes qui, durant quatre jours, ont participé à ces ateliers.
Les différents modules présentés ont permis aux participants de faire le tour de la notion de conflit et ses différents types. Ils ont également pu réfléchir sur des cas pratiques, en utilisant les outils d’analyse des conflits, les techniques de médiation et la gestion post conflit. En outre, ces modules ont suscité des échanges interactifs entre les participants et les formateurs, surtout sur les défis auxquels font face les jeunes dans le cadre de leur engagement communautaire.
« Cette approche de la MINUSMA qui consiste à sensibiliser, informer et former les acteurs locaux notamment les jeunes et femmes sur la gestion de conflits est à saluer car elle vient renforcer le processus de paix et de réconciliation en cours au Mali (…) étant donné qu’il est de la responsabilité de chacun d’entre nous d’être ambassadeur de la paix, » a indiqué Dada Ag Aghaly, représentant des jeunes d’Aguelhok. Il a encouragé, par la même occasion, la MINUSMA ainsi que tous les acteurs œuvrant pour la paix au Mali, à impliquer davantage les communautés locales dans la gestion des conflits.
Pour sa part, Seid Gna-Guélé, chargé des Affaires Civiles à la MINUSMA, a estimé que ces ateliers devront permettre de créer une dynamique locale de paix autonome et capable d’apaiser les tensions communautaires. « La paix durable n’est possible que lorsque chaque membre des communautés est engagé pour la culture de la paix, » a-t-il estimé, tout en rappelant que ces formations organisées par la Mission onusienne au Mali, visent à faire prendre conscience à chaque couche de la société, son rôle et sa responsabilité en tant qu’acteur de paix et de changement.
M. Gna-Guélé a également rappelé à son auditoire le mandat de la MINUSMA qui lui enjoint notamment, de faire recours aux bons offices pour appuyer un dialogue axé sur la réconciliation et la cohésion sociale avec les parties prenantes, et entre elles-mêmes et à encourager les initiatives visant à atténuer les tensions intercommunautaires.