La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA) a déployé, le 8 septembre, une force de réaction rapide à Mboki, dans la préfecture du Haut-Mbomou (sud-est), afin de protéger les civils face aux violences des groupes armés dans la zone. Lors de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission, mercredi à Bangui, le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, a déclaré que ce déploiement a été fait « en conformité avec le mandat d’appui aux Forces de défense et de sécurité (FDS) et au Gouvernement et en étroite coordination avec les autorités centrafricaines ».
D’après le porte-parole de la mission, le déploiement des casques bleus dans cette localité va également permettre l’acheminement sans entraves de l’assistance humanitaire et contribuer au retour des déplacés à leurs domiciles. « La population de Mboki a chaleureusement salué l’arrivée des forces de la MINUSCA, tandis que les autorités locales ont indiqué que la présence des soldats de la paix permettra aux habitants de retrouver la quiétude et de vaquer à leurs occupations », a-t-il mentionné. La présence de la Force permettra également « de créer un environnement sécuritaire propice à la médiation entre les communautés en conflit ainsi que le démilitarisation et réhabilitation des combattants désirant participer à la réconciliation et cohésion sociale, de leurs communautés ».
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), depuis le mois de mai 2023, un nombre indéterminé de civils ont été tués, des maisons brûlées et plus de 7500 personnes ont fui Mboki et d’autres localités du Haut-Mbomou. La zone fait face à une crise humanitaire, en raison des attaques de la milice Azande contre la population et l’armée nationale, et des affrontements entre les groupes armés UPC/coalition Siriri et Azande.
Sur la situation des droits de l’homme en RCA, entre le 26 août et le 8 septembre, la MINUSCA a documenté et vérifié 83 violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire ayant affecté 128 victimes. Les préfectures les plus affectées sont la Ouaka, le Mbomou, l’Ouham-Pendé et la Nana-Gribizi.
Pour sa part, la porte-parole par intérim de la Force de la MINUSCA, la Lieutenant-colonel Aissa Yahaya, a déclaré que la multiplication des patrouilles robustes dans les différentes localités a permis d’entraver les mouvements des éléments et groupes armés, et de réduire leurs activités. Comme résultat, « la situation sécuritaire au cours de la semaine écoulée est restée globalement calme », a-t-elle rassuré. La porte-parole de la Force a également souligné que « les activités opérationnelles des casques bleus dans les régions se font en coordination et en soutien avec les Forces armées centrafricaines et les Forces de sécurité intérieure ».
De son côté, le porte-parole de la composante Police, l’Adjudant-chef Casimir Nagalo, a évoqué le soutien continu d’UNPOL aux Forces de sécurité intérieure (FSI) pour le renforcement des capacités. Ainsi, une équipe conjointe UNPOL, UNMAS (Action antimines des Nations Unies) et la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petits calibres (COMNAT-ALPC) a effectué une visite de travail à Sibut, la semaine dernière pour « évaluer le système de sécurité, la gestion de stockage, de traçabilité des armes et munitions en dotation dans les Unités FSI ainsi que la fonctionnalité desdites Unités ». De plus, à Bangui, « la UNPOL continue d’appuyer les Forces de sécurité intérieure dans la sécurisation des audiences dans les tribunaux et les escortes de prévenus », a-t-il ajouté.