L’Assemblée nationale a servi de cadre, le mardi 12 décembre 2017, à une cérémonie officielle commémorant le premier anniversaire du Plan national de relèvement et de consolidation de la paix (RCPCA) et du Cadre d’engagement mutuel (CEM) qui forment tous les deux un ensemble stratégique homogène, lancé officiellement le 17 novembre 2016 à Bruxelles.
Rehaussée par la présence du Président de la République, Faustin Archange Touadera, cette cérémonie a vu aussi la présence du Président de l’Assemblée nationale, Karim Meckassoua, du Premier ministre Simplice Sarandji, de plusieurs membres du gouvernement centrafricain, du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la MINUSCA, Parfait Onanga-Anyanga, du Représentant de la Banque Mondiale, Jean-Christophe Carret, de la cheffe d’Unité pour l’Afrique centrale de l’Union européenne, Francesca Di Mauro, et de plusieurs autres personnalités tant nationales qu’ étrangères.
En mai 2016, le Gouvernement de la RCA a sollicité l’appui de l’Union européenne, de l’Organisation des Nations Unies et du Groupe de la Banque mondiale pour réaliser l’Évaluation des besoins pour le relèvement et la consolidation de la paix.
L’évaluation a permis d’identifier les priorités pour les cinq premières années de la période post-électorale, avec trois objectifs précis : aider le Gouvernement de la RCA à identifier les besoins et les priorités en matière de relèvement et de consolidation de la paix, ainsi que les coûts associés ; identifier les modalités opérationnelles, institutionnelles et financières qui faciliteront la réalisation des priorités identifiées, compte tenu des contraintes relatives aux capacités et à la sécurité ; créer une plateforme permettant de suivre l’avancement de la mise en œuvre, notamment des grandes réformes engagées, et faire en sorte que toutes les activités de développement, humanitaires, politiques et de sécurité soient menées de façon cohérente. Le rapport qui en découle a été approuvé par le Gouvernement en octobre 2016 et adopté en tant que Plan de relèvement et de consolidation de la paix.
Cette première revue permettra donc aux experts nationaux et internationaux de faire le point sur ce qui a été réalisé depuis Bruxelles. Mais aussi pour relever les défis rencontrés et pour s’accorder sur les axes prioritaires devant permettre de répondre plus efficacement aux attentes des populations.
Qualifiant la rencontre de « rendez-vous crucial pour le gouvernement et pour le peuple centrafricain », le Représentant résident de la Banque mondiale a souligné que « les attentes des populations sont de plus en plus fortes pour que nous tenions dans les délais que nous nous sommes imposés » quant à la mise en route du plan. « La réussite de la RCPCA est le passage obligé pour le retour de la stabilité » a-t-il ajouté, réitérant « la détermination de la Banque mondiale à tenir ses engagements pris à Bruxelles »
La Cheffe de l’unité Afrique centrale de l’Union européenne en visite à Bangui a, pour sa part, rappelé que « cette revue annuelle doit être l’occasion de faire le bilan des avancées et au besoin celui des ajustements nécessaires. » Elle a, en outre, indiqué que l’Union européenne reste le premier donateur de développement en RCA et « le premier à tenir ses promesses » depuis la rencontre de Bruxelles, avec « plus de 50 millions d’euros injectés pour financer des actions de relèvement depuis le début de l’année 2017 ».
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Parfait Onanga-Anyanga, évoquant le RCPCA, a salué « Un plan ambitieux, symbole de l’espoir de tous les centrafricains pour un développement équilibré de leur pays et de l’amélioration de leurs conditions de vie, avant d’affirmer que : « des réformes ont été entreprises et des engagements importants ont été pris. Un certain nombre de projets concrets ont été réalisés. Leur impact commence à se faire sentir dans le vécu quotidien des centrafricains. » Et de faire valoir qu’ « il est indéniable que la crise centrafricaine est aussi et avant tout une crise aigüe de développement. Dans ce contexte, le RCPCA et le Cadre d’engagement mutuel sont porteurs d’une vision cohérente qui se propose d’apporter une réponse concrète au nexus sécurité, développement et aide humanitaire en RCA. »
Le Président de la République centrafricaine s’est pour sa part félicité des avancées observées au cours de cette première année, notamment au niveau du Pilier 1, concernant la paix et la sécurité, même s’il reconnait que « les premiers résultats restent en dessous des attentes légitimes de nos populations ».
« Notre peuple a trop souffert et a besoin de vivre en paix ! », s’est en outre exclamé le Président centrafricain avant de faire une énumération « non exhaustive » des avancées observées pilier par pilier depuis le début de l’année 2017. Puis il a déploré « les capacités limitées de mise en œuvre des projets », et le fait que l’essentiel des projets soit établi par les Nations Unies et non par les experts des cabinets ministériels, déplorant au passage des insuffisances locales, préjudiciables à la réussite complète du Plan.
Il est revenu, au terme de la cérémonie, au ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération de remettre un exemplaire du rapport de cette première année de mise en œuvre, au Président de la République, au Président de l’Assemblée nationale et au Premier ministre.
12 déc 2017