« Les opérations de maintien de la paix ont permis de sauver et d'améliorer de nombreuses vies au cours de ces soixante-dix dernières années », déclare M. Guterres dans un point de vue publié lundi dans le quotidien américain Boston Globe. « Nous savons également que le maintien de la paix est efficace comparé à son coût. Le budget de maintien de la paix de l'ONU est inférieur à 0,5 % des dépenses militaires mondiales, et il est réparti entre tous les 193 États Membres », ajoute-t-il.
Selon le chef de l'ONU, les opérations de maintien de la paix des Nations Unies sont en première ligne des efforts déployés pour prévenir l'apparition de zones de non-droit, où l'insécurité, la criminalité transnationale et l'extrémisme peuvent prospérer.
« Nos missions ont contribué à ramener la stabilité et à ancrer le développement et la croissance économique, d'El Salvador à la Namibie, du Mozambique au Cambodge », souligne M. Guterres, pour qui il faut savoir reconnaître « les succès de notre mission pour la paix ».
Il prend pour exemple la République centrafricaine, qui était confrontée à la menace de génocide lorsque les Casques bleus sont arrivés il y a deux ans. Aujourd'hui, le pays a élu un nouveau gouvernement dans le cadre d'un processus pacifique et démocratique, et s'efforce d'aller vers la paix et la stabilité, le désarmement et l'état de droit. « Notre mission, la MINUSCA, fournit un appui essentiel pour réduire la menace que constituent les groupes armés, mais la situation reste difficile. Il est terrifiant de penser aux conséquences dramatiques qu'il y aurait pu avoir si les soldats de la paix n'avaient pas été là », ajoute le chef de l'ONU.
Au-delà de ces succès, les opérations de paix des Nations Unies font trop souvent face à un fossé entre les objectifs et les moyens fournis pour les atteindre, selon M. Guterres.
« Faire face à cette nouvelle réalité nécessite une réforme stratégique sérieuse de notre part », déclare-t-il. « Nous devons adapter les opérations de paix aux environnements dangereux et difficiles dans lesquels elles interviennent aujourd'hui ».
Le chef de l'ONU rappelle que des réformes ont déjà été entreprises et ont considérablement réduit les coûts mais il estime qu'il reste encore beaucoup à faire. Il se dit déterminé à travailler avec les gouvernements, les organisations régionales et d'autres partenaires pour s'assurer que les opérations de maintien de la paix dispose des outils et des règles dont elles ont besoin.
S'agissant des cas d'exploitation et d'atteintes sexuelles ayant terni l'image du maintien de la paix des Nations Unies ces dernières années, António Guterres souligne que s'attaquer à ce fléau est une priorité pour l'ensemble du système des Nations Unies.
Il rappelle qu'il a présenté un plan à tous les États membres de l'ONU visant à mettre fin à l'impunité et créer des défenseurs des droits des victimes dans les missions de maintien de la paix et au siège de l'ONU.