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Ituri : les rescapés de la Plaine Savo reconnaissants envers la MONUSCO

“Nous sommes très reconnaissants envers la MONUSCO qui nous a emmenés de Bayoo à Bunia pour des soins appropriés", a déclaré un rescapé. Photo Jean-Marie Tshibuaba

Pour des raisons de sécurité, nous l’appellerons L. Il fait partie des 19 personnes déplacées grièvement blessées lors de l’attaque meurtrière de mardi 1er février 2022 par des assaillants au camp de la Plaine Savo, dans le territoire de Djugu. Il a bénéficié de l’assistance humanitaire de la MONUSCO qui les a transportés d’abord par route de Bule à Bayoo à environ 90 km de Bunia ; puis par hélicoptère de Bayoo à Bunia où ils sont arrivés mercredi en fin d’après-midi. Pris en charge dans une structure médicale de la place, L., la trentaine révolue, affirme que sans cette assistance de la MONUSCO, lui et les autres blessés n’auraient pas eu droit à des soins appropriés et seraient probablement morts des suites des graves blessures subies lors de cette attaque dont il se remet encore difficilement.

« La Monusco nous a transportés de Bule à Bayoo, puis de Bayoo à bord de son hélicoptère jusqu’ ici à Bunia. A Bule, nous étions à l’hôpital à AFE à cause des blessures que nous avons eues à la suite de l’attaque des Codeco dans le site la nuit dernière {mardi soir}. Nous remercions beaucoup la MONUSCO pour cette assistance qui nous a permis d’avoir accès à des soins appropriés ; car si nous restions là-bas, nous n’allions pas recevoir de bons soins et le pire aurait pu nous arriver. Sincèrement, je remercie la MONUSCO pour nous avoir facilité la tâche de nous emmener ici pour des soins appropriés », déclare L. de son lit d’hôpital où il raconte l’horreur qu’il a vécue ce soir-là : « Les gens dormaient calmement ce soir-là quand ils ont été surpris par ces rebelles qui sont arrivés sans tirer de coups de feu. Ils passaient d’un abri à un autre. Les gens ont commencé à fuir à parti de 21h30 quand les coups de feu se sont fait entendre. Ils ont commencé à tirer à bout portant sur les déplacés avec des armes, d’autres attaquaient avec des machettes. Nous avons commencé à fuir dans toutes les directions, c’était la débandade totale, j’ai vu des gens tomber, morts et découpés à la machette. Quarante-huit heures après ce massacre, je ne connais toujours pas le sort de ma femme et de nos cinq enfants. Moi-même, pendant que je fuyais, j’ai été blessé par une balle à la jambe droite. Mais j’ai quand même marché jusqu’à Bule où nous sommes arrivés vers 3 heures du matin ! Pendant notre fuite, j’ai vu des Casques bleus arriver et ils ont commencé à tirer, ce qui a fait fuir les assaillants ».

Le bilan officiel de cette attaque survenu mardi 1er février dernier au camp des déplacés de la Plaine Savo, dans le territoire de Djugu, n’est pas encore connu. Toutefois, plusieurs sources concordantes avancent le chiffre d’au moins 53 personnes tuées dont des femmes, des personnes handicapées et des enfants. L’ONG locale « Jeunes Patriotes pour la Paix » dont le siège est à Bule a félicité la présence des Casques bleus de la MONUSCO arrivés les premiers sur le lieu du drame. Ce qui, affirme son secrétaire Charles Panza, « a permis de repousser les assaillants et de limiter les dégâts ».