La délégation du Conseil dirigée par la Bolivie, qui préside le Conseil de sécurité pendant le mois de juin, a rencontré le Président Jovenel Moïse et son gouvernement, le Parlement, la Police nationale, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, l'Office de protection des citoyens, la Cour supérieure des comptes, et des représentants de la société civile et du secteur privé.
« Ces rencontres avec nos interlocuteurs nous ont permis de mieux comprendre les difficultés rencontrées par le gouvernement et le peuple haïtiens dans le nouveau contexte politique », a déclaré lors d'une conférence de presse le Représentant permanent de la Bolivie auprès des Nations Unies, Sacha Sergio Llorentty Solíz, qui est à la tête de la délégation du Conseil.
« Nous avons entendu les appels concernant le cholera, y compris le témoignage des victimes, et nous avons réitéré le soutien du Conseil de sécurité à la nouvelle approche du Secrétaire général» a souligné M. Llorentty Solíz, ajoutant que les membres du Conseil ont également salué le soutien de l'ensemble du système des Nations Unies et des partenaires au gouvernement et au peuple haïtiens à cet égard.
« Haïti est heureusement entrée dans une nouvelle période de stabilité qui offre de nouvelles perspectives importantes au gouvernement et aux autres institutions de l'Etat leur permettant de faire avancer leur programme de réformes qui est absolument nécessaire pour qu'Haïti rejoigne la voie du développement durable », s'est félicité le diplomate bolivien.
Les membres du Conseil ont salué la clairvoyance, la détermination et l'ambition de leurs partenaires haïtiens pour mener des réformes dans différents domaines. « Nous avons été particulièrement encouragés par le fait que le gouvernement et le pouvoir législatif sont déterminés à relever les défis dans le domaine de l'Etat de droit et de la gouvernance et sont également déterminés à mettre l'accent sur le renforcement du pouvoir judiciaire, du contrôle et de la reddition de comptes », a déclaré M. Llorentty Solíz. « Nous sommes également encouragés par la détermination des autorités à consolider plus encore la police nationale haïtienne ».
Après des réunions jugées fructueuses, les membres du Conseil ont indiqué mieux comprendre les préoccupations et les attentes concernant à la fois la fermeture de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et la transition vers la nouvelle mission, la Mission des Nations Unies pour l'appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH) qui devrait avoir lieu le 15 octobre 2017.
« Nos interlocuteurs nous ont donné des informations de première main qui nous ont permis de mieux saisir différents aspects et conditions nécessaires à la mise en uvre réussie de la MINUJUSTH établie par la résolution 2050», a souligné le Président du Conseil. « Nous pensons que la nouvelle mission s'inscrit dans le cadre d'une stratégie visant à assurer une transition continue et progressive vers le développement ».
Les interlocuteurs rencontrés en Haïti par les membres du Conseil ont ainsi rappelé à ces derniers que la paix et la sécurité sont intimement liées aux besoins fondamentaux de la population. « Si ces besoins fondamentaux, par exemple en matière de santé, d'éducation, d'eau et d'assainissement ne sont pas assurés, il sera difficile, voir impossible de parvenir à la stabilité durable et au développement », a rapporté M. Llorentty Solíz.
Réaffirmant le soutien du Conseil de sécurité des Nations Unies au gouvernement et au peuple haïtien, le Président du Conseil a souligné que le prochain déploiement de la MINUJUSTH prouve l'engagement à long terme des Nations Unies vis à vis d'Haïti. « A l'avenir, nous continuerons d'apporter notre soutien dans des domaines clés tels que le renforcement de la police nationale, la protection des droits de l'homme et la conciliation de l'Etat de droit », a-t-il indiqué.
M. Llorentty Solíz a souligné que cette visite « de terrain » du Conseil de sécurité et les discussions avec les partenaires permettra de poursuivre le dialogue et le travail qui n'est pas encore fini.
« Nous savons pertinemment que le pays est en proie à de nombreuses difficultés. Nous ne trouverons pas de solutions rapides du jour au lendemain. C'est un processus qui s'inscrira dans la durée mais la MINUJUSTH accompagnera le peuple haïtien ainsi que le gouvernement », a déclarée le Président du Conseil tout en soulignant que les 15 attendent des autorités haïtiennes une plus grande prise en charge des responsabilités et un « véritable rôle de chef de file ».