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Démobilisation des combattants en Ituri : la population s’inquiète, la MONUSCO rassure

Démobilisation des combattants en Ituri : la population s’inquiète, la MONUSCO rassure. Photo MONUSCO/Jean-Tobie Okala

Les populations de la province de l’Ituri  s’impatientent suite au retard pris dans le lancement du processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR)  des  combattants du groupe armé  FRPI ( Force de Résistance Patriotique de l’Ituri).  Ce groupe armé, jadis très actif dans le territoire d’Irumu et ses environs, a signé le 28 février 2020 un accord de paix avec le gouvernement congolais.

Six mois après, le lancement de ce processus tarde cependant.  Les autorités locales évoquent des contraintes ‘’techniques’’. Les habitants du territoire d’Irumu  craignent que l’ échec  du processus DDR ne signe le retour de l’insécurité dans la région.  Elles ont partagé ces inquiétudes avec le  chef de Bureau de la MONUSCO, Josiah Obat, qui était en mission de  terrain dans les localités d’Aveba et de Bogoro, en Territoire d’Irumu, le 11 aout dernier.

Josiah Obat a tenu a rassurer la population quant à l’engagement de la MONUSCO à accompagner les autorités congolaises dans la  mise en œuvre de ce processus. « A Aveba, où je me suis rendu, j’ai rencontré des représentants de la population qui ont manifesté quelques inquiétudes à propos du processus de DDR de la FRPI. La MONUSCO travaille d’arrache-pied chaque jour avec les autorités, la Police, les FARDC et la population, pour la restauration de l’autorité de l’Etat et la protection des civils », a-t-il assuré.

A la suite de l'accord de paix signé du 28 février 2020 entre le groupe armé FRPI et le Gouvernement congolais, un cahier des charges avait été remis aux autorités compétentes. Parmi les revendications de la FRPI, il y avait la libération de Cobra Matata, un des leaders de ce groupe armé ; la question des grades à accorder à certains ex-miliciens figure aussi parmi les revendications de ce groupe armé.  

En retour, la FRPI s'engageait à cesser immédiatement toutes les hostilités, à pre-cantonner dans un site déterminé ses combattants dans l'attente du processus de DDR ou encore à libérer de ses rangs tous les enfants mineurs.  A ce jour,  plus de 1000 combattants démobilisés du groupe armé FRPI, Force de Résistance Patriotique de l’Ituri, et 1500 de  leurs dépendants sont en attente d’être pris en charge dans la cadre du DDR.

Pour sa part, la MONUSCO s'était  engagée à apporter tout le soutien nécessaire pour l'aboutissement de ce processus. Ainsi, elle a construit et équipé deux sites d'accueil et d'identification des combattants à Kazana et Karatsi. Ces sites sont  opérationnels et prêts à recevoir les combattants pour leur démobilisation.

De plus,  les acteurs engagés dans la Stratégie Internationale pour la Stabilisation (ISSS)  ont mis en place des financements pour des projets portant sur la réintégration socio-économique et le relèvement économique (RRR) de ces combattants démobilisés du groupe armé FRPI, ainsi que leurs dépendants au Sud du Territoire d’Irumu.  Les activités de relèvement économique des combattants démobilisés vont porter sur des formations professionnelles, notamment la menuiserie, l’agriculture, l’élevage, la mécanique, etc.

« La MONUSCO travaille avec le Gouvernement. Nous sommes prêts. Il y a un programme qu’on a prévu pour appuyer le processus [de la démobilisation des combattants  de la FRPI]  », a affirmé le chef de bureau de la MONUSCO en Ituri.

Josiah Obat invite la population à ne pas se décourager mais plutôt à travailler, avec les autorités, en apportant leur appui et leur adhésion à ce processus de paix.

Outre l’inquiétude liée au processus de démobilisation de la FRPI, la population craint la menace d’autres groupes armés encore actifs dans la région, dont le groupe Chini Ya Kilima, qui opère vers la localité de Marabo, ou encore la milice ADF (Allied Defense Forces), présente dans le sud du territoire d’Irumu.

Josiah Obat assure que les Casques bleus de la MONUSCO patrouillent, de jour comme de nuit, pour que les populations soient protégées. « Nous continuons avec notre travail de protection des civils et en même temps avec le travail de bons offices afin de voir comment renforcer l’autorité de l’Etat ici », a -t-il conclu.