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Choléra en Haïti : l'ONU réclame le soutien financier des Etats membres pour sa nouvelle approche

La Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Amina J. Mohammed, a appelé mercredi les Etats membres à apporter leur soutien politique et financier à la nouvelle approche de l'Organisation pour affronter l'épidémie de choléra en Haïti qui a été présentée en décembre 2016.

« Les résultats de la nouvelle approche à ce jour sont positifs. L'intensification de la lutte contre le choléra et les efforts pour contrôler l'épidémie réduisent la transmission du choléra », a dit Mme Mohammed lors d'un exposé devant l'Assemblée générale des Nations Unies. « Mais sans votre volonté politique et votre soutien financier, nous n'avons que de bonnes intentions et des mots ».

La Vice-Secrétaire générale a tenu à réaffirmer la responsabilité morale des Nations Unies envers la population d'Haïti concernant l'épidémie de choléra. « Le Secrétaire général et moi-même vous appelons à apporter les ressources nécessaires pour mettre en oeuvre la nouvelle approche », a-t-elle dit.

En décembre dernier, le précédent Secrétaire général, Ban Ki-moon, a présenté la nouvelle approche pour montrer l'engagement de l'Organisation à éliminer la maladie. Il s'est également excusé auprès du peuple haïtien au nom des Nations Unies, affirmant que l'Organisation n'avait tout simplement pas fait assez en ce qui concerne l'épidémie de choléra et sa propagation en Haïti.

La nouvelle approche comporte deux volets. Le premier consiste à intensifier les efforts de l'Organisation afin de réduire et finalement mettre fin à la transmission du choléra, améliorer l'accès aux soins et aux traitements et aborder les problèmes à plus long terme des systèmes d'eau, d'assainissement et de santé en Haïti. Le deuxième volet consiste en une série de mesures qui fourniront une assistance matérielle et un soutien aux Haïtiens les plus directement touchés par le choléra.

Selon la Vice-Secrétaire générale, la présentation de la nouvelle approche a été bien accueillie en Haïti. « Maintenant, les Nations Unies doivent démontrer leur engagement à mettre en œuvre la nouvelle approche ou bien cette bonne volonté risque de se dissiper », a-t-elle dit, rappelant la détermination du Secrétaire général António Guterres à mettre en oeuvre cette approche.

« Cependant, il a besoin du soutien total des Etats membres pour le faire. L'action de l'ONU exige une action des États membres », a-t-elle ajouté.

En février de cette année, le Secrétaire général a écrit à tous les États Membres pour leur demander de déclarer leurs intentions en ce qui concerne les contributions volontaires pour la nouvelle approche.

A la date du 20 avril, les contributions volontaires au Fonds d'affectation spéciale multipartite des Nations Unies pour la réponse au choléra ont totalisé environ 2,7 millions de dollars provenant de sept États membres (Chili, France, Inde, Liechtenstein, République de Corée, Sri Lanka et Royaume-Uni). Le Fonds a également reçu environ 17.000 dollars de la part d'employés de l'ONU et de bailleurs de fonds privés.

La Vice-Secrétaire générale a indiqué que le Secrétaire général comptait répondre à ces besoins financiers de plusieurs manières.

« Premièrement, nous annoncerons prochainement la nomination d'un envoyé de haut niveau chargé d'élaborer une stratégie globale de collecte de fonds pour obtenir des contributions volontaires supplémentaires des États Membres et d'autres sources », a-t-elle dit.

« Deuxièmement, le Secrétaire général et moi-même continuerons d'utiliser nos propres interactions avec les leaders mondiaux pour les inciter à fournir un soutien financier volontaire », a-t-elle ajouté.

Troisièmement, le chef de l'ONU a demandé aux États membres d'envisager de renoncer volontairement au remboursement de sommes trop-versées à la Mission des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH) et de les transférer au Fonds d'affectation spéciale. Ce solde représente 40,5 millions de dollars.