« La Mission a mis en place une stratégie bien établie de protection des civils et des mécanismes opérationnels d'alerte rapide. Cependant, dans les cas étudiés, ceux-ci ne se sont pas traduits par des actions préventives et il y a eu des déficiences dans la planification civile-militaire-policière et dans les opérations, en particulier sur le terrain », a conclu l'enquête, selon un compte-rendu du porte-parole du Secrétaire général de l'ONU publié mercredi.
L'enquête, qui était menée par le général à la retraite Fernand Amoussou, du Bénin, avait été annoncée le 13 novembre 2017 par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix. Les membres de l'équipe d'enquête comprenaient des experts politiques et juridiques, ainsi que des experts des droits de l'homme et de la protection civile.
La situation sécuritaire dans le sud-est de la République centrafricaine s'est détériorée en mai 2017, avec des attaques accrues contre des civils, des acteurs humanitaires ainsi que des Casques bleus.
Parmi ses conclusions, l'enquête note qu'un certain nombre de lacunes ont été identifiées en ce qui concerne la formation fournie aux militaires et policiers déployés au sein de la MINUSCA et leur compréhension de la protection des civils.
Le rapport souligne par ailleurs qu'aucune preuve n'a été trouvée sur le fait que l'un des contingents de la Mission dans le sud-est ait agi de manière partiale envers certaines communautés ou groupes armés.
Le général Amoussou a présenté un certain nombre de recommandations à l'intention du Secrétariat de l'ONU à New York et de la MINUSCA et des pays fournisseurs de militaires et de policiers.
Il suggère notamment que la MINUSCA revoit « sa stratégie de protection des civils pour s'assurer que sa réponse opérationnelle soit mieux alignée et soutenue par son engagement politique et que les composantes civiles de la Mission soient plus activement impliquées ».
Il estime également que le Secrétariat de l'ONU à New York devrait « élaborer et renforcer les outils pour remédier aux insuffisances et engager les pays fournisseurs de militaires et de policiers présentant des lacunes en matière de performance à assurer une meilleure préparation opérationnelle ».
Enfin, le siège de l'ONU et la MINUSCA, en collaboration avec les pays contributeurs, « devraient examiner la formation préalable au déploiement et en mission pour s'assurer de la bonne compréhension de la protection des civils, en mettant l'accent sur le rôle des commandants».