« Cette visite est une visite de solidarité mais de solidarité active », a déclaré M. Guterres lors d'un point de presse à l'issue d'une rencontre avec le Président centrafricain Faustin Archange Touadéra dans la capitale Bangui.
Selon lui, il faut « l'engagement de la communauté internationale, non seulement pour réduire ces souffrances », mais parce qu'il y a « une opportunité de construire une Centrafrique nouvelle en paix, en sécurité et en prospérité pour son peuple ».
« Il y a en Centrafrique des institutions démocratiques élues par le peuple, il y a en Centrafrique une volonté politique d'ouverture qui est très bien traduite dans l'élargissement récent de son gouvernement », a encore dit le chef de l'ONU. « Il y a en Centrafrique un dialogue politique y compris avec les mouvements armés et une perspective de garantir un futur de paix dans le pays, et il y a une compréhension que les divisions religieuses qui (…) ne sont pas quelque chose de profond ».
Selon lui, ces divisions n'ont jamais existé en République centrafricaine. « Elles ne sont que le résultat de manipulation politique qu'il faut à tout prix condamner et éviter », a-t-il dit.
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— MINUSCA (@UN_CAR) 25 octobre 2017Il a exprimé sa reconnaissance au Président Touadéra pour « son appel très fort à l'unité, à la réconciliation du peuple centrafricain ». « Et j'appelle tous les leaders religieux et communautaires pour qu'ils puissent aussi élever leur voix dans le sens d'une réconciliation effective », a-t-il ajouté.
Le Secrétaire général a aussi appelé la communauté internationale à apporter son aide pour renforcer la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA), « notamment par une décision du Conseil de sécurité pour que les forces armées centrafricaines soient appuyées dans leur capacité pour jouer un rôle positif pour la stabilité du pays et que cette solidarité internationale puisse permettre à la Centrafrique de s'engager dans un processus de développement au bénéfice de tout son peuple ».
Dans son dernier rapport au Conseil de sécurité sur la République centrafricaine, le Secrétaire général a réclamé 900 soldats supplémentaires pour la mission.
Le Secrétaire général des Nations Unies @antonioguterres aux centrafricains: “Votre diversité est une richesse” https://t.co/UlWoHbIHzY pic.twitter.com/Bro2jO2dF5
— MINUSCA (@UN_CAR) 25 octobre 2017M. Guterres s'est également rendu mardi à Bangassou, dans le sud-est du pays, où il a rendu visite aux Casques bleus et a rencontré des personnes déplacées.
« Je suis ici pour vous exprimer ma gratitude, ma solidarité et mon admiration (…) je m’adresse particulièrement aux contingents militaires et policiers qui [sont] ici à Bangassou. Vous faites un travail d’un courage extraordinaire », a dit M. Guterres lors de sa visite dans le camp de la MINUSCA à Bangassou.
« Je viens de déposer une couronne de fleurs. Nous avons eu ici un nombre significatif de soldats marocains et cambodgiens qui ont sacrifié leur vie pour la défense des droits et de la sécurité du peuple centrafricain », a-t-il ajouté.
A des déplacés musulmans qu’il a rencontrés et regardant la forêt tropicale, le chef de l’ONU a dit : « Ici on voit le vert du paradis - il ne faut pas que ce soient les hommes qui fassent de ce paradis un enfer. Et pour cela il faut vraiment que cette réconciliation que vous avez demandée soit une réalité. On va travailler ensemble. Il faudra du temps ».
Le chef de l'ONU a entamé mardi une visite de quatre jours en République centrafricaine, au cours de laquelle il doit également prononcer vendredi 27 octobre un discours devant l'Assemblée nationale.