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BOUAR inaugure le projet pilote du DDRR à l'intérieur du pays

 Après le démarrage officiel du programme national pilote DDR dans la ville de Bangui, le 30 août 2017, une mission de l’Unité d’exécution du Programme national de Désarmement, Démobilisation, Réintégration et Rapatriement (UEPNDDRR) a séjourné dans le chef-lieu de la prefecture de Nana-Mambere, Bouar, du 18 au 23 septembre 2017, aux fins de procéder au désarmement et à la démobilisation de 46 combattants figurant sur les listes établies par leurs états-majors respectifs. Il s’agit des combattants issus des groupes armés de l’Union des Forces Républicaines Fondamentales (UFRF), du Front Démocratique pour le Progrès en Centrafrique (FDPC), des Anti Balaka ailes Mokom et Ngaïssona. 

 « Le DDR pilote est une partie intégrante du PNDDRR. Il concerne les 14 groupes armés qui ont signé l’Accord sur les principes de DDRR et d’intégration dans les corps en uniforme. Après le lancement officiel de l’opération à Bangui par le Président de la République, nous sommes aujourd’hui à Bouar pour procéder au désarmement des éléments dont les noms figurent sur la liste que leurs Chefs ont envoyé», a indiqué le chargé de mission aux opérations du DDRR, Samuel Touatena.

Après des rencontres avec les autorités locales et les partenaires impliqués dans ce processus, la mission conduite par M. Touatena s’est rendue dans le village Zokoumbo, situé à 140 km de Bouar sur l’axe Garoua Boulaï, pour sensibiliser les éléments du FDPC et les faire venir à Bouar en vue d’y être désarmés et démobilisés par l’équipe mobile du DDRR.

Au cours des échanges et discussions avec les différents acteurs à la base, le respect de l’engagement des groupes armés et le strict respect des conditions d’éligibilité à ce programme dont la principale est la remise d’une arme de guerre en état de fonctionnement sont largement revenus. S’agissant des finalités du projet pilote, Samuel Touatena  a rappelé les principes du PNDDR en ces termes : « Le PNDDRR a deux orientations dont la première consiste à faire intégrer les ex-combattants dans les FACA et la seconde porte sur la réintégration communautaire. Cette réintégration socio-économique est très importante car, elle concerne à la fois les ex-combattants et les communautés qui vont les recevoir ».

Un des éléments démobilisés de l’UFRF, Junior NGAFONEÏ, a, pour sa part, fait savoir que :« nous avons décidé de déposer les armes pour faire la paix. C’est pour nous une occasion de prouver à tout le monde que nous ne voulons que la paix rien que la paix pour le développement de notre pays.»

Après application stricte des critères d’éligibilité, 19 combattants dont deux femmes sur les 46 attendus ont été admis dans le programme et démobilisés à Bouar. Il s’agit de 10 combattants du FDPC, cinq des Anti Balaka aile Ngaïssona et de quatre de l’Union des Forces Républicaines Fondamentales (UFRF).  Le cap sera mis prochainement sur la ville de Paoua. 

Parallèlement à cette opération de désarmement/démobilisation, la communauté Sant’ Egidio,  qui a facilité l’Accord politique de Rome, le 19 juin 2017, entre le gouvernement et les groupes politico militaires, a effectué un déplacement à Bouar en vue de rencontrer le FDPC. La délégation de la communauté Sant’ Egidio  était composée de deux de ses membres, M. Emanuele Pierantonio et le Père Angelo Romana. Ce dernier a soutenu que le but de leur mission est de « participer et d’aider le processus du projet pilote du DDRR pour le désarmement des mouvements politico militaires ».

Il est à noter que, outre Bouar, Paoua, Bambari, Kaga-Bandoro, Birao, Koui et Bria sont prévues pour abriter l’opération pilote. Au total 540 combattants seront engagés pour l’intégration dans les FACA et la réintégration communautaire.

Le projet pilote DDRR est lancé dans le cadre de la Straté­gie nationale Désarmement, Démobilisation, Réinté­gration et Rapatriement adoptée par le Comité stra­tégique en novembre 2016. Il porte sur un nombre limité de com­battants (40 éléments par groupe) et prévoit une sé­rie d’activités à savoir sensibilisation, désarmement, séparation des enfants, enregistrement, profilage, criblage, contrôle de l’éligibilité et orientation. Chaque groupe armé a fourni une liste de 40 can­didats à la démobilisation. Il est fondé sur le  principe « Un Homme-Une arme de guerre. »