M. Fall présentait le rapport du Secrétaire général sur la situation en Afrique centrale et sur les activités entreprises par le Bureau depuis la fin du mois de novembre 2016.
Depuis son dernier briefing, a-t-il relevé, les tensions continues ont entravé le progrès vers la consolidation de l'état de droit, la paix et le développement, et ont constitué une menace pour les droits de l'homme, notamment les libertés d'expression et de rassemblement, alors que l'espace politique continue de se rétrécir.
Au Gabon, le dialogue national, qui s'est tenu du 29 mars au 25 mai, a produit une série de recommandations, notamment sur les réformes institutionnelles et électorales.
Au Cameroun, a poursuivi le Représentant spécial, les tensions semblent s'apaiser progressivement suite aux mesures annoncées par le Gouvernement pour répondre aux revendications formulées par des avocats et des enseignants dans les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest. Après trois mois d'interruption, Internet a été restauré dans ces régions. Il s'est toutefois inquiété de la détention de 24 civils, dont trois dirigeants du mouvement Anglophone.
Par ailleurs, en République du Congo, où M. Fall s'est rendu la semaine dernière, les tensions liées à l'élection présidentielle de mars 2016 et la crise qui a suivi dans la région du Pool entre le gouvernement et l'opposition ont continué de s'envenimer.
En République centrafricaine (RCA), le Secrétaire général a lancé un plan d'action pour répondre à la récente flambée de violence dans le sud-est du pays. Le BRENUAC, a-t-il assuré, collaborera étroitement avec la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) pour revitaliser le processus de paix.
Les activités de Boko Haram ont sapé le développement et exacerbé les difficultés économiques dans la région du bassin du lac Tchad, a poursuivi le Représentant spécial. En dépit des progrès militaires réalisés par la Force multinationale mixte (FMM), le groupe terroriste continue de menacer la stabilité régionale. Le mois dernier, deux équipes du BRENUAC se sont rendues au Tchad et au Cameroun afin d'évaluer l'impact de Boko Haram sur la population.
Il ne faut pas sous-estimer la menace posée par l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), a également averti M. Fall, d'autant plus que l'Ouganda et le Soudan du Sud se sont retirés de la Force régionale d'intervention de l'Union africaine après le retrait des Forces spéciales des Etats-Unis. Il s'est inquiété de l'impact de ce retrait qui va créer « un vide sécuritaire » que la LRA et d'autres groupes armés dans la région pourraient exploiter. La MINUSCA n'est pas mandatée pour mener des opérations militaires contre la LRA et les Forces armées centrafricaines ont encore besoin d'être formées, a-t-il souligné.
La 44ème réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale, qui s'est tenue à Yaoundé, au Cameroun, du 29 mai au 2 juin, a évalué la situation en matière de paix et de sécurité dans la sous-région, a ensuite informé le Chef du BRENUAC. Dans leur déclaration, les membres du Comité ont préconisé un certain nombre de mesures relatives aux méthodes de travail du Bureau, dont un renforcement des synergies avec la Communauté économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC).
Il aussi salué l'entrée en vigueur, le 8 mars, de la Convention de l'Afrique centrale pour le contrôle des armes légères et de petit calibre, de leurs munitions et de toutes pièces et composantes pouvant servir à leur fabrication, réparation et assemblage - aussi appelée « Convention de Kinshasa ».