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    Arrivée du convoi à Gao le 7 novembre 2023 après un parcours de plus de 350 kilomètres. UN Photo/MINUSMA

Action pour le Maintien de la Paix : À bord du dernier convoi de la MINUSMA de Kidal vers Gao

Au travers de cette série d'histoires, le département du maintien de la paix des Nations Unies montre l'impact d'Action pour le Maintien de la Paix, la stratégie qui guide le travail des 11 opérations de paix en cours.  

Le 30 juin 2023, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a mis fin au mandat de la Mission de Maintien de la Paix au Mali, la MINUSMA, et ce, sur demande des autorités maliennes. La mission met en œuvre son départ dans des conditions sécuritaires difficiles mais elle est engagée a achever son départ d’ici le 31 décembre 2023, suivi de la période de liquidation, qui débutera le 1er janvier 2024 et ce, tel que convenu dans la Résolution du Conseil de Sécurité 2690.  

L’article ci-dessous est disponible en version intégrale ici.  

Le 31 octobre 2023, les Casques bleus de la MINUSMA ont embarqué pour une ultime et unique mission, depuis Kidal, dans le nord du Mali.  

Ce jour-là, le dernier convoi de la MINUSMA dans la région prît le départ depuis son camp de Kidal, pour une odyssée d’un peu plus de 350 kilomètres en direction de Gao. Un trajet qui aurait pris 5 heures environ pour un véhicule lancé à 60 km/h. Mais il aura fallu 8 jours pour que ce convoi de 143 véhicules arrive à destination. Selon le Général de division Mamadou Gaye, Commandant de la Force de la MINUSMA, « chaque kilomètre parcouru était un succès, chaque engin explosif improvisé neutralisé était une victoire, chaque vie préservée était une source de profond soulagement. Nous savions que c’était un voyage à haut risque, mais nous avions un devoir envers ces Casques bleus qui ont servi avec distinction et dans des conditions on ne peut plus difficiles dans le septentrion malien. Ils devaient tous rentrer chez eux sains et saufs ». 

Dernière mission à hauts risques   

Le convoi était composé de 848 soldats de la paix originaires du Tchad, de la Guinée, de l’Égypte, du Népal, du Cambodge et du Bangladesh privés d’une couverture aérienne qui aurait pu aider atténuer la menace terroriste, omniprésente dans ces zones hostiles. De plus, la majorité des véhicules n’étant pas blindés, les passagers étaient davantage exposés à un risque constant. « Nous n’étions pas seulement des soldats, mais aussi des frères et des sœurs sur cette route de tous les dangers. L’esprit de camaraderie nous a permis de surmonter l’adversité », a témoigné un des Casques bleus tchadien du convoi. 

Mais pourquoi la MINUSMA a-t-elle pris le risque de lancer une telle opération ? La décision est justifiée par la rapide détérioration de la situation sécuritaire et la montée concomitante des tensions au niveau local, mettant chaque jour davantage en danger la vie des Casques bleus, dans un contexte marqué par la réduction très significative des capacités de la Mission. L’opération d’extraction des personnels de la Mission de Kidal a été rendue encore plus compliquée par l’absence d’autorisations suffisantes pour effectuer les rotations aériennes requises pour transporter Casques bleus et équipements sensibles. De fait, près de 400 d’entre eux auraient dû être ramenés à Gao par avion mais ont été obligés de prendre la route.

À cela s’est ajouté le blocage, à Gao, depuis fin septembre, des convois logistiques qui devaient rallier la région de Kidal et rapatrier les équipements lourds appartenant aux pays contributeurs de troupes et de personnels de police ainsi qu’aux Nations unies.

 « La destruction de l’armement et des munitions était une décision difficile, quoique conforme à la règlementation des Nations unies, mais elle a contribué à sauver des vies en évitant qu’ils ne tombent en de mauvaises mains. Notre mission était de protéger, et nous l'avons fait », a souligné un Casque bleu. 

Détermination des Casques bleus face au danger des mines 

Les jours où le convoi n’a pas rencontré de mines ont été rares. La première explosion s’est produite le jour même du départ, alors que le convoi n’était qu’à 25 kilomètres au sud-ouest de Kidal. En raison de sa longueur, d’environ 9 km, de sa taille, ainsi que de contraintes de mobilité terrestre (pistes sablonneuses), le convoi ne pouvait espérer parcourir plus d’une cinquantaine de kilomètres par jour.  

  « Chaque explosion de mine était un rappel brutal de la réalité et de la volatilité de notre environnement opérationnel. Nous savions que le danger était omniprésent, mais nous avons continué », a témoigné Mahamat, soldat du contingent tchadien. En tout, 6 attaques ont blessé 37 Casques bleus.   

Survivre et réussir malgré tous les obstacles 

 À leur arrivée à Gao, les Casques bleus étaient plus qu’exténués, mais ils portaient en eux la fierté légitime d’avoir accompli leur mission avec bravoure dans des conditions extrêmement difficiles. 

 

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Les opérations de paix des Nations Unies sont déployées sur la base de mandats du Conseil de sécurité des Nations Unies. Leurs tâches diffèrent d'une situation à l'autre, selon la nature du conflit et les défis spécifiques qu'il présente. Le consentement des parties, et notamment du pays hôte, est essentiel pour établir et poursuivre une opération de maintien de la paix.  

 

 

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La sûreté et la sécurité des Casques bleus sont un domaine clé du programme Action pour le maintien de la paix et de sa stratégie de mise en œuvre A4P+. Les engins explosifs improvisés sont de plus en plus utilisés par les groupes armés, représentant une menace croissante tant pour les soldats de maintien de la paix que pour les civils. Les Nations Unies s’efforcent de renforcer la responsabilité pour les crimes commis contre les soldats de maintien de la paix et de demander des comptes à leurs auteurs.