La MONUSCO incite les jeunes d’Irumu à s’impliquer davantage dans le processus de paix en Ituri [1]
Les facilitateurs de la MONUSCO ont également présenté les outils de protection communautaire comme le Réseau d’Alerte Communautaire (CAN) et les Comités locaux de protection (LPC).
Du 5 au 10 mai, dans le territoire d’Irumu, la section des Affaires civiles de la MONUSCO, en collaboration avec l'Inspection générale de la territoriale et le conseil provincial de la jeunesse de l'Ituri, a organisé deux ateliers pour encourager la participation des jeunes au processus de pacification de la province.
Le premier atelier, d’une durée de trois jours, s’est tenu à Komanda, à 75 km au sud-ouest de Bunia ; le deuxième, d’une durée de trois jours également, a eu lieu à Mungamba-centre, à une centaine de km de Bunia.
Les deux sessions ont réuni 90 participants, dont 30 femmes, représentant des jeunes issus de différentes structures : organisations de la jeunesse, société civile, association des chauffeurs de taxi, groupes de femmes, membres des comités locaux de sécurité (CLS) et des comités locaux de sécurité de proximité (CLSP).
Durant les six jours d’échanges, les participants ont assisté à des exposés sur la résolution 2250 du Conseil de sécurité des Nations Unies (relative à la jeunesse, la paix et la sécurité), sur la décentralisation en RDC, la gouvernance participative de la sécurité, ainsi que sur le rôle spécifique des CLS et CLSP dans la gestion sécuritaire locale.
Les facilitateurs de la MONUSCO ont également présenté les outils de protection communautaire comme le Réseau d’Alerte Communautaire (CAN) et les Comités locaux de protection (LPC). Des discussions pratiques ont permis aux jeunes d’apprendre à analyser les risques sécuritaires, à développer des stratégies de plaidoyer et à s’engager dans l’autonomisation et la transformation de la gouvernance sécuritaire locale.
Les jeunes ont ainsi acquis des compétences pour identifier les défis de sécurité dans leurs zones et proposer des solutions adaptées. L’objectif était de renforcer leur rôle d’acteurs clés dans la construction de la paix en Ituri, où l’insécurité perdure depuis de nombreuses années.
Pour Jacques Anayey, président du Conseil territorial de la jeunesse : « La jeunesse du territoire d’Irumu qui vient d’être outillée s’engage désormais à jouer son rôle pour contribuer aux décisions sur les questions sécuritaires ».
Changer de mentalités
Les autorités locales ont encouragé les jeunes à adopter des comportements responsables et à s’impliquer activement dans les efforts de paix. Elles les ont également appelés à renforcer leur collaboration avec la MONUSCO et les services de sécurité afin de lutter contre l’insécurité qui compromet l’avenir de cette région au fort potentiel économique.
« Ce que nous souhaitons désormais, c’est que les comportements changent et que le mariage civilo-militaire se renforce pour mettre fin à l’insécurité dans la région », a déclaré Mawa Enzoronzi, inspecteur général de la territoriale adjoint.
Les échanges interactifs au cours des ateliers ont également mis en lumière les causes du sentiment anti-MONUSCO dans certaines localités, notamment à Mungamba. Il en ressort que certains jeunes, non originaires de la région (notamment de Walese Vonkutu), diffusent des messages de désinformation, perturbant les activités de la Mission.
Par ailleurs, ces rencontres ont révélé une méconnaissance du mandat de la MONUSCO au sein de la jeunesse locale, ce qui contribue à la diffusion de mésinformation et d’accusations infondées, notamment d’une prétendue collusion avec des groupes armés comme les ADF.
Ces ateliers ont ainsi permis aux jeunes de s’engager à combattre la désinformation et à collaborer avec la MONUSCO pour promouvoir la paix. Ils s’inscrivent dans les efforts visant à renforcer les mécanismes d’alerte précoce, avec une attention particulière portée à la réactivité face aux menaces sécuritaires, pilier central du mandat de protection des civils de la Mission.
Un autre atelier a débuté le 13 mai à Komanda et Mungamba, avec la participation de chefs de chefferie, de chefs de groupements, de représentants des jeunes et des femmes de Basili et Walese Vonkutu.