Beni : la MONUSCO finance la reconstruction d’une partie du mur de clôture de la prison centrale [1]
Un mur de clôture en bon état réduit considérablement les risques d’évasion et facilite la surveillance des détenus.
À la suite de fortes précipitations, la prison centrale de Beni a perdu en octobre 2023, puis de nouveau en novembre 2024, une partie de son mur de clôture. Afin de garantir la sécurité de cet établissement sensible, la MONUSCO finance les travaux de reconstruction, officiellement lancés samedi 10 mai 2025. Ce segment de trente-deux mètres, effondré, suscitait l’inquiétude des responsables pénitentiaires, d’autant plus que la prison a déjà connu plusieurs évasions massives par le passé.
Avant septembre 2021, la prison centrale de Beni, qui abrite environ un millier de détenus, ne disposait d’aucun mur d’enceinte, ce qui représentait un risque majeur pour la sécurité de la ville.
En octobre 2020, plus d’un millier de détenus s’étaient évadés de cette prison. Parmi eux, «de nombreux suspects liés aux ADF ou à d’autres groupes armés », selon des sources judiciaires locales. Une situation que la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies avait qualifiée de désastreuse, car elle avait « ruiné des mois, voire des années d’efforts des forces de sécurité, des autorités judiciaires et de la Mission ».
Evasions à la baisse
Depuis la construction du mur de clôture aucune évasion n’a été signalée. Pour préserver cet acquis, la MONUSCO a investi plus de 52 000 dollars américains dans la reconstruction de la portion endommagée.
Un mur de clôture en bon état réduit considérablement les risques d’évasion et facilite la surveillance des détenus. L’unité d’Appui à l’administration pénitentiaire de la MONUSCO souligne la nécessité de maintenir la collaboration étroite avec les autorités congolaises pour que la sécurité à l’intérieur comme à l’extérieur de la prison de Beni soit garantie. Dans cette perspective, la Mission a également financé l’installation de miradors et de projecteurs dans l’enceinte de l’établissement.
Bien-être des détenus
Au-delà de la sécurité, l’unité d’Appui à l’administration pénitentiaire de la MONUSCO s’engage également pour le respect de la dignité humaine en milieu carcéral. Depuis près de trois ans, plusieurs projets devant assurer l’autonomisation alimentaire de la prison centrale de Beni ont été mis en place avec l’appui de la MONUSCO : potager, moulin à grains, poulailler, bassins… Ces initiatives ont permis d’améliorer l’alimentation des détenus afin de prévenir les risques de mutineries dans un établissement largement surpeuplé.
« La malnutrition était l’une des causes principales de décès. Avec ce champ, on a pallié un tant soit peu cette difficulté », s’est félicitée Patience Sai, responsable de l’unité d’Appui à l’administration pénitentiaire de la MONUSCO.
Dans le même esprit, une infirmerie a été construite au sein de la prison avec l’appui de la Mission. Pour un montant de 42 000 dollars américains, ce bâtiment comprend une salle d’attente, une salle de consultation, une salle de soins, une salle d’hospitalisation, une pharmacie et un laboratoire.