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Vers la mise en place en RCA de la Commission Vérité, Justice, Réconciliation et Réparation

Un séminaire gouvernemental sur la consultation populaire nationale relative à la mise en place de la ‘’Commission Vérité, Justice, Réconciliation et Réparation’’ (CVJRR), a eu lieu ce 13 mai 2019 à Bangui. 

Ouverte par le Premier ministre, Firmin Ngrebada, en présence du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la MINUSCA, Mankeur Ndiaye, la rencontre se veut un moment de réflexion et d’échanges en vue de préparer la mise en place de la CVJRR. A cet effet, elle a vu la participation de plusieurs membres du Gouvernement, parmi lesquels la ministre de l’Action humanitaire et de la réconciliation nationale, Virginie Baikoua, dont le Ministère en est l’initiateur.  

 

Lors de cette rencontre qui s’inscrit dans le processus de justice transitionnelle, il s’agira de mettre au même niveau d’information les 34 ministres du gouvernement centrafricain, chacun devant présider une commission de ces consultations nationales populaires. 

 

A l’intention des participants, le Premier ministre et chef du gouvernement a rappelé que « les assises du Forum national ont exigé la création du CVJRR », et que c’est pour mettre en exécution cette recommandation que ‘’le Chef de l’Etat a créé le comité de pilotage du CVJRR, avec pour objectif de permettre son appropriation nationale’’. 

 

Et le chef du gouvernement de saluer la contribution des partenaires, parmi lesquels la MINUSCA, dont l’action, via sa section des Droits de l’homme, se matérialise à travers un soutien technique et juridique, conformément à la Résolution 2448 du Conseil de sécurité des Nations Unies. En effet, la Mission a soutenu en amont deux ateliers pour la formation des facilitateurs en prélude à la campagne.

 

Ce processus est important pour la réussite de l’Accord de paix, ce dernier ayant le mérite de développer les exigences du Forum de Bangui quant à l’adoption d’un processus global de Justice transitionnelle », comme le souligne le Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la MINUSCA.

Pour Mankeur Ndiaye, en effet, ‘’La vérité doit être connue, de même que l’identité des auteurs, ainsi que les causes, faits et circonstances dans lesquelles ces violations ont été commises,’’ renouvelant  « au Gouvernement et au peuple centrafricains l’engagement de la MINUSCA à accompagner ce processus pour la mise en œuvre rapide de la future Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation et l’exécution effective de son mandat en faveur de la réconciliation pour une paix durable en République centrafricaine, en ayant toujours à l’esprit les droits des victimes ».

 

Quatre communications ont marqué ces assises, à savoir : les leçons apprises et l’analyse comparative de quelques commissions vérité ; les éléments pour comprendre l’Accord politique pour la paix et de réconciliation de Khartoum ; la facilitation dans la conduite des consultations populaires ; la présentation et l’appropriation des outils pour la conduite de la consultation populaire nationale relative à la mise en place de la CVJRR.

La CVJRR à naitre aura trois objectifs principaux : l’établissement et l’explication des faits ; la protection, la reconnaissance et la restauration des victimes ; et le changement social et politique positif. C’est à cette tâche que vont s’atteler les commissions que vont diriger les ministres du gouvernement qui essaieront de trouver des terrains d’entente, tout en ne faisant pas une prime à l’impunité au nom du ‘’vivre ensemble’’

La mise en place de cette commission qui en est à sa seconde tentative, après celle de 2003, pourrait s’inspirer des succès et de échecs d’autres commissions expérimentées dans pays comme le Ghana, le Togo, le Burundi, l’Afrique du Sud et la Côte d’Ivoire.