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Tanganyika : la MONUSCO passe la main aux programmes, fonds et agences des Nations Unies

Avec le retrait de la MONUSCO, les Nations Unies comptent renforcer la présence ainsi que le rôle de ses agences, fonds et programme dans la province du Tanganyika. Photos MONUSCO / Lydie Betyna

Ce 30 juin 2022 sonne la fin des opérations de la MONUSCO dans la province du Tanganyika. La Mission maintient certes une présence dans le nord de la province, notamment dans les territoires de Nyunzu et de Kalemie, où des poches d’insécurité subsistent, cependant, dans les quatre territoires où la situation sécuritaire s’est nettement améliorée, elle passe le relais aux agences, fonds et programmes des Nations Unies. 

Il s’agit pour ces dernières d’appliquer l’approche Nexus qui consiste à travailler avec les partenaires locaux, dont le gouvernement provincial, la société civile et même des partenaires privés, afin de résoudre les problèmes à l’origine des crises humanitaires et frayer un chemin vers le développement de la province. 

C’est ainsi que la communauté humanitaire, ainsi que ses partenaires locaux, étaient réunis le 20 juin dernier au bureau de coordination humanitaire des Nations Unies (OCHA) à Kalemie, afin d’évaluer la situation humanitaire dans la province du Tanganyika. 

Pour Joseph Inganji, représentant du Bureau de coordination humanitaire des Nations Unies (OCHA) en RDC, s’il est vrai que la situation sécuritaire s’est relativement améliorée dans la province, la situation humanitaire, elle, reste préoccupante. « Il y a encore beaucoup de personnes qui ont besoin d’assistance. Il y a encore des sites de déplacés avec des populations qui ont besoin d’assistance. C’est pour cela que nous devons voir comment nous allons travailler sans la MONUSCO », a-t-il expliqué. 

Selon lui, il est temps d’appliquer l’approche Nexus pour travailler au relèvement de la province : « Nous allons travailler ensemble, les humanitaires, les [agences de] développement, le gouvernement. Nous allons nous mettre autour d’une table pour voir ce qu’il faut faire ensemble et puis chacun de nous va contribuer par rapport à son mandat », a-t-il précisé. 

C’est aussi l’occasion, ajoute-t-il, d’impliquer les organisations locales et de renforcer leurs capacités, afin qu’au moment voulu elles prennent à leur tour le relais. « Nous, des Nations Unies, nous quitterons à un moment donné. Mais les ONG nationales vont rester. Pour ce qui concerne les actions humanitaires, ce sont les ONG nationales qui seront en mesure de répondre aux problèmes résiduels humanitaires, avec les autorités locales, lorsque nous allons quitter », a-t-il renchéri. 

Joseph Inganji assure que la communauté humanitaire travaille afin d’appuyer les ONG locales et les aider à prendre le leadership, avec le gouvernement, en ce qui concerne la réponse aux besoins humanitaires. Une rencontre avec ces ONG est justement prévue prochainement pour échanger avec elles et comprendre comment les aider dans ce sens. 

Enfin, le chef de Ocha en RDC a rappelé que le rôle de la coordination humanitaire est de venir en aide au gouvernement et non pas d’être en compétition avec lui. « C’est pour cela qu’il faut discuter et mettre les stratégies ensemble. Nous attendons du gouvernement le leadership. Qu’il nous dise : voilà ce que nous allons faire, voilà les stratégies que nous allons mettre en place. C’est le gouvernement qui doit définir les stratégies et, nous, nous allons appuyer ces stratégies », a-t-il expliqué. 

Avec le retrait de la MONUSCO, les Nations Unies comptent renforcer la présence ainsi que le rôle de ses agences, fonds et programme dans la province du Tanganyika. L’objectif est de mener en même temps des actions humanitaires mais aussi de développement, afin d’appuyer le relèvement de cette province post-conflit.