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Sake : la MONUSCO encourage les initiatives entrepreneuriales des jeunes pour consolider la paix

Le développement de l'entrepreneuriat des jeunes constitue un levier important pour consolider la paix. Photos MONUSCO / James Nzabara

Les Nations Unies considèrent depuis longtemps que l'imagination créative, les idéaux et l'énergie des jeunes sont des éléments indispensables au développement permanent des sociétés pacifiques dans lesquelles ils vivent. 

C’est dans cet ordre d’idée que, le 10 mai 2022, le bureau des Affaires civiles de la MONUSCO Goma, conjointement avec la Banque mondiale, via le projet d’appui au développement des petites et moyennes entreprises (PAD), s’est déployé dans la cité de Sake, à 25 km au nord-est de Goma, dans le Nord-Kivu, pour visiter et évaluer les progrès de quelques initiatives prometteuses entreprises par des jeunes de cette contrée. 

Ces initiatives sont le résultat de séances d’immersion et de motivation organisées en faveur des jeunes par l’Asbl Uhuru Knowledge Center, avec l’appui de la section Affaires civiles de la MONUSCO.

L’équipe a découvert Josué Miteo, un jeune artisan de Sake qui fabrique de jolies tapettes en se servant de vieux pneus recyclés qu’il revend à un prix abordable. Josué s’est inspiré de l’expérience de son père, qui était cordonnier, pour créer ses propres produits. Parti de rien, il est aujourd’hui fier de pouvoir couvrir certains de ses besoins grâce à cette activité.

« Cette activité m’a permis d’assister mes parents dans ma scolarité et celle de mes cadets. En effet, j’ai payé toutes mes études secondaires et je continue à appuyer mes parents pour scolariser mes cadets. J’encourage d’autres jeunes à faire un usage positif de leurs talents pour gagner leur vie dignement et ne pas s’adonner à des activités criminelles », a-t-il déclaré. 

De l’autre côté, Lucien Baibika, autre jeune dans la fleur de l’âge, s’est spécialisé dans la cuniculture.  Avec un capital initial de trois dollars américains il y a deux ans, il a acheté un couple de lapereaux pour démarrer son élevage dans la parcelle de ses parents. A ce jour, il compte une vingtaine de lapins. « Mon élevage est rentable car j’ai un marché où je vends mes lapins », avance-t-il. « Avec ma production, je trouve un peu de sous qui m’aident dans la vie (…) Je me sens bien utile à ma communauté ». 

Le dynamisme de ces jeunes parmi tant d’autres n’a pas laissé indifférents les membres de l’équipe. L’occasion faisant le larron, l’équipe a organisé une mini-session de réunion préparatoire sur l’entreprenariat et le rôle des jeunes dans la consolidation de la paix. Une quarantaine de jeunes, dont 18 jeunes filles, réunis dans la salle de conférence de Uhuru Knowledge Center y ont participé.  

Combattre l’oisiveté des jeunes 

Prenant la parole, Esther Mbiye de la Banque mondiale a fait savoir que la personnalité d’un(e) jeune entrepreneur(e) est souvent considérée comme un élément clé pour expliquer sa réussite ou son échec. Ainsi, avant d’effectuer le grand saut, il est intéressant de réfléchir à ses motivations réelles et à ses capacités à réussir.  

« En effet, créer et gérer une entreprise requiert des compétences multiples et complémentaires, il vaut donc mieux bien se connaître », a-t-elle affirmé. Et pour clore son propos, elle a indiqué que la cité de Sake a été choisie pour bénéficier des fonds d’appui à l’entrepreneuriat des jeunes de la Banque mondiale. Pour ce faire, elle a invité les jeunes à manifester massivement leur intérêt au prochain appel à soumission de projets d’ici à 2023, dont ceux jugés prometteurs bénéficieront d’une subvention variant entre 80 et 100 dollars américains. 

Dans son intervention, Robert Ngangue, coordonnateur des Affaires civiles de la MONUSCO à Goma, a mentionné que le développement de l'entrepreneuriat des jeunes constitue un levier important pour consolider la paix et répondre aux défis de sécurité qui se posent aujourd'hui. Selon lui, dans le contexte du Nord-Kivu, “l’oisiveté pousse généralement les jeunes à s’embarquer dans des groupes armés criminels et à s’adonner à la violence”. Il les a invités à œuvrer pour la paix afin de développer leur entité. 

Soulignons qu’en 2015, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité la résolution 2250, qui exhorte les jeunes à participer de manière concrète à la prévention des conflits et à la consolidation de la paix dans le monde. Ce texte considère les jeunes comme de véritables partenaires dans les efforts mis en œuvre a tous les niveaux en vue de promouvoir la paix et lutter contre l'extrémisme. 

Les activités appuyées par la section des Affaires civiles, avec l’aide de ses partenaires, tendent à cultiver l’esprit d’émulation et de patriotisme parmi les jeunes et à les aider à découvrir et développer leur potentiel pour se construire un avenir plus radieux loin du carcan de violence alimenté par l’activisme des groupes armés.

Comme le disait l’ancien Secrétaire général des Nations-Unies, Kofi Annan, les jeunes portent le flambeau du programme de développement durable à l’horizon 2030, non seulement en tant que bénéficiaires des actions et des politiques qui relèvent dudit programme, mais aussi en tant que partenaires et acteurs de sa mise en œuvre.