Bienvenue aux Nations Unies

Nord-Kivu : la MONUSCO forme les forces et services de sécurité congolais à la protection de l’enfant en période de conflit armé

Nord-Kivu : la MONUSCO forme les forces et services de sécurité congolais à la protection de l’enfant en période de conflit armé.Photo MONUSCO/Myriam Asmani

Dans le cadre des activités liées à la protection de l’enfant en période de conflit armé, la section Protection de l’enfant de la MONUSCO a organisé les 9 et 10 décembre 2020 un atelier de formation au profit des forces armées congolaises (FARDC) de la 34e région militaire et des services de sécurité basés à Goma.

En 2003, les FARDC avaient été mises sur la liste noire du Secrétaire général des Nations Unies des parties au conflit qui recrutent et utilisent les enfants. Neuf ans plus tard, en 2012, les FARDC ont également été listées pour violences sexuelles.

Depuis lors, le gouvernement de la RDC s’est engagé à sortir de la liste noire en mettant un terme aux violations graves des droits de l’enfant en période de conflit armé. Pour marquer cet engagement, le gouvernement de la RDC a signé le 4 octobre 2012 un Plan d’action avec les organisations du système des Nations Unies dans la lutte contre le recrutement et l’utilisation d’enfants ainsi que les autres violations graves des droits de l’enfant.

Depuis la signature du plan d’action, le gouvernement de la RDC, avec l’appui de la MONUSCO et ses partenaires, a accompli des progrès conséquents dans sa mise en œuvre. Ces efforts ont permis qu’en novembre 2017 les FARDC soient retirées de la liste noire du Secrétaire général des Nations Unies pour recrutement d’enfants. A ce jour, l’équipe spéciale des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés en RDC n’a pas documenté de cas de recrutement et d’utilisation d’enfants attribuables aux FARDC ; la totalité des cas sont commis exclusivement par les groupes armés opérant dans l’est de la RDC. Néanmoins, à ce jour, les FARDC restent encore sur la liste noire des Nations Unies pour les violences sexuelles envers les enfants.

Renforcer les compétences des agents chargés de l’application de la loi et de la protection des civils

Dans son discours d’ouverture, Omar Aboud, chef de bureau de la MONUSCO Goma, n’a pas manqué d’indiquer que “l’organisation de cette formation répond à un double objectif : celui de renforcer les compétences des agents chargés de l’application de la loi et de la protection des civils, mais aussi celui d’accélérer la mise en œuvre du Plan d’action pour la lutte contre les violations des droits de l’enfant et particulièrement les viols et violences sexuelles”. Il a par ailleurs salué l’engagement des autorités provinciales du Nord-Kivu à travers le Groupe de travail technique conjoint (GTTC) à « contribuer à la protection de l’enfant en période de conflits armés mais également l’implication des autorités judiciaires qui ne ménagent aucun effort pour arrêter, juger et condamner les auteurs des violations des droits de l’enfant (…) afin de mettre fin à l’impunité ».

Pour sa part, le général Bokolomba, commandant adjoint de la 34e région militaire, a déclaré : “Les FARDC s’engagent fermement à accompagner tous les partenaires impliqués dans cette lutte visant à éradiquer ces fléaux qui exposent les enfants, conformément au Plan d’action signé en 2012”. Il a notamment ajouté que “même si des efforts notoires ont été fournis par les autorités de notre pays afin que celui-ci sorte de la liste noire en mettant un terme aux violations graves des droits de l’enfant pendant les conflits armés, des démarches énormes sont également mises à contribution pour que la RDC sorte de la liste noire des Nations Unies en ce qui concerne les violences sexuelles envers les enfants. Les autorités politico-militaires de la RDC en feront dorénavant leur cheval de bataille”.

Le gouvernement a donc pris l’engagement de continuer à travailler pour, d’une part, capitaliser les acquis obtenus dans la mise en œuvre du plan d’action et, d’autre part, mettre fin aux violences sexuelles pour obtenir le retrait des FARDC de la liste noire. La mise en œuvre de cet engagement se fait, entre autres, à travers le Groupe de travail technique conjoint (GTTC) sur les enfants et les conflits armés.

C’est dans ce cadre que la section Protection de l’enfant de la MONUSCO, en collaboration avec les autorités de la province du Nord-Kivu et le GTTC, a organisé cette campagne de sensibilisation et de formation des officiers FARDC de la 34e région militaire et du secteur opérationnel Sukola II, de la police nationale congolaise (PNC) et des services de sécurité dont compris l’Agence nationale de renseignements (ANR) et la Direction générale de migration (DGM).

 Les formateurs au cours de cette séance de sensibilisation sont des agents de la MONUSCO des sections Protection de l’enfant, Droits humains (BCNUDH) et Désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation des groupes armés (DDRRR) mais aussi de l’UNICEF et de la justice militaire congolaise.