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L’UNHCR Genève salue les efforts de la Monusco pour la protection des réfugiés de Lusenda

L’UNHCR Genève salue les efforts de la Monusco pour la protection des réfugiés de Lusenda. Photo MONUSCO/Fiston Ngoma

Uvira, le 25 août 2017 – Une délégation du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), venue de Genève et conduite par l’assistant du Haut-commissaire en charge des opérations, Georges William Okoth Obbo, a salué l’implication des casques bleus pakistanais de la Monusco dans la protection des réfugiés burundais regroupés au camp de Lusenda, en territoire de Fizi, province du Sud-Kivu.

C’était au terme d’une visite effectuée dans ce camp pour palper du doigt les réalités de la vie des réfugiés, s’assurer de leur sécurité et protection, et jauger l’intention de retour de ces personnes dans leur pays d’origine.

« Ici … nous pouvons voir ce que [font] le gouvernement, les gens, les organismes comme le HCR, le PAM, l'UNICEF et les ONG partenaire ; nous pouvons voir ce que nous pouvons faire tous pour assurer la protection et le soutien des réfugiés qui viennent du Burundi», a dit l’autorité onusienne.

Le commandant de la base opérationnelle de commandement (COB) de Lusenda, le Major Amir Mohammed, a assuré que la situation sécuritaire était calme sur l’ensemble de la région sous son contrôle.

Chaque jeudi, une réunion locale de sécurité est organisée au niveau de cette base, impliquant la police, l’armée, l’Agence nationale des renseignements, la Direction générale des migrations, l’UNHCR, la Commission nationale pour les réfugiés et la police commise à la sécurisation interne du camp des refugiés. Objectif principal : échanger sur la situation sécuritaire à l’intérieur comme à l’extérieur du camp des refugiés.

Il y a trois mois, des cas de braquage avaient été signalés le long de la route nationale numéro cinq dans la région. D’autres mouvements de groupes armés avaient été notés dans les hauts plateaux surplombant la région de Lusenda. Mais, depuis le début du mois d’août 2017, aucun cas d’insécurité n’a été enregistré, a assuré le commandant pakistanais.

Mécanismes d’alerte

En plus de l’installation de la base opérationnelle depuis deux ans, la mise en place de mécanismes d’alerte précoce ont facilité la communication entre la force onusienne, la communauté locale et les réfugiés. A deux reprises, témoigne Bale Ebenga, un pêcheur du milieu, «nous avons vu les pakistanais venir avec leur camion-citerne éteindre un incendie qui s’était déclaré dans une maison au village». Et le chef du village d’ajouter que « les patrouilles conjointes PAKBATT3-FARDC-PNC se sont multipliées depuis les récentes attaques du seigneur de guerre maï maï Yakutumba au sud du territoire de Fizi, à 180 km au sud de Lusenda ».

Ces évènements avaient, certes, créé la panique non seulement au sein de la communauté locale mais aussi parmi les réfugiés burundais du camp de Lusenda. Dans son adresse à la délégation, l’assistante de l’administrateur du territoire de Fizi en charge du développement, Madame Aimé Nzeyimana, a précisé que «cette situation est sous contrôle dans la zone des combats. Mais ici (à Lusenda), c’est tout le monde qui s’occupe du problème de protection des réfugiés parce qu’il y a la présence de l’armée et de la police. »

Retour des refugiés

Au cours d’une autre rencontre dans le camp, l’assistant du Haut-commissaire a assuré les réfugiés burundais du soutien du HCR au moment où ils décideront de retourner dans leur pays. «Aussi longtemps que tout refugié aura besoin d’une protection pour des raisons de sécurité, il le recevra de nous. Même le gouvernement sait que le HCR ne fera aucune pression au refugié pour retourner dans son pays d'origine. En même temps, tous les réfugiés qui prendront la décision de retourner ou lorsque les conditions de sécurité seront réunies, le HCR les appuiera pour retourner dans leur pays d'origine», a assuré Georges William Okoth Obbo.

Beaucoup de réfugiés burundais, en effet, estiment que le moment n’est pas encore là pour opter de retourner au Burundi.

«Il m’est difficile de retourner facilement dans ce jour, parce que j’ai fui le 3e mandat, or je vois que le président est encore là. Il me faudrait attendre la fin de son mandat, ou encore la négociation, là ça peut nous faciliter le retour au Burundi », a souligné le président du comité des réfugiés burundais du camp de Lusenda, Ndirame Emmanuel.

Le chef de la délégation onusienne a pris connaissance des défis à relever à l’endroit des refugiés avant de les assurer des efforts de son institution à poursuivre le plaidoyer auprès des bailleurs des fonds.

«Nous pouvons constater aussi de nombreux défis, d’assainissement, de soins de santé, d’habitations et d’abris. Mais une chose certaine à dire est l'engagement du HCR à faire le mieux possible pour améliorer ces conditions, en particulier pour les enfants. Plus des 60% des réfugiés ici au camp sont les enfants, et il faut particulièrement s’assurer qu'ils auront l'opportunité d’étudier dans l’avenir», a-t-il affirmé.  

Extension du camp

Avant son retour à Bukavu, dans le Sud-Kivu, Georges William Okoth Obbo a assuré que le gouvernement congolais avait octroyé un espace où sera érigé un deuxième camp des refugiés ainsi que des extensions. Il assure que les travaux d’aménagement démarreront bientôt.

Le camp de Lusenda compte à ce jour 30 030 réfugiés burundais, soit 9 400 ménages. Mais près de 6 000 attendent encore d’être accueillis dans ce camp dont la capacité d’accueil est de 20 000 personnes.

M. Okoth Obbo était accompagné par la représentante régionale du HCR basée en RDC, madame Ann Monica Encontre, le directeur adjoint du bureau Afrique du HCR, Axel Bisschop et la secrétaire permanente de la commission nationale pour les réfugiés en RDC, le Dr Berthe Zinga.

Photos et article : Fiston NGOMA