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L’inclusion des femmes, une stratégie de choix pour lutter contre la prolifération des armes légères

Un atelier sur le Genre et la lutte contre la prolifération des armes légères et de petits calibres (ALPC) s’est tenu du 2 au 4 mai 2023 à Koulikoro, près de Bamako. Cet événement, organisé dans le cadre du processus de réforme du secteur de la sécurité, du désarmement, de la démobilisation et de la réinsertion (RSS-DDR), vise à améliorer l'efficacité du contrôle de ces armes, en impliquant de manière équitable et significative les femmes dans ce processus et en tenant compte de leur protection et de celle des jeunes et des enfants.

Intitulée « Prise en compte (intégration) du Genre, de la protection de l’enfant et de la femme, et de la lutte contre la prolifération des ALPC dans les processus RSS et DDR », cette rencontre a été initiée par le Secrétariat Permanent du Cadre National de Lutte Contre la Prolifération des Armes légères et de Petit Calibre avec le soutien technique et financier de la MINUSMA. Venu(e)s des régions de Koulikoro, Bamako, Sikasso et Kayes, Ségou, 14 femmes et 39 hommes dont des représentant(e)s de la société civile, des fabricants d'armes traditionnelles, des chasseurs traditionnels de la confrérie des Donso, des transporteurs routiers et des agents de lutte contre la prolifération des armes légères et de petits calibres, y ont participé. Pour le Lieutenant-Colonel Adama DIARRA qui dirige le Secrétariat Permanent du Cadre National de Lutte Contre la Prolifération des Armes légères et de Petit Calibre, il était important de « placer la femme au cœur de la lutte, renforcer leurs capacités parce que ce sont elles qui se rendent compte généralement des changements de comportement des enfants, de leurs maris et au sein de la communauté en général. Si la femme est impliquée, il y a 1 000 chances que nous puissions trouver des solutions durables aux problèmes des armes, parce que les femmes vont constituer un relais », a ajouté le Secrétaire permanent.

Une dizaine de présentations ont permis d’élucider certains concepts comme le processus de Réforme du Secteur de la Sécurité et de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion au Mali ; la lutte contre la prolifération des armes légères ; l’analyse genre et violence armée ; les liens entre violences basées sur le genre (VBG) et les armes légères ; la protection de l’enfant y compris les six violations graves des droits de l’enfant ou encore les agendas convergents de l’ONU sur Femmes, Paix et Sécurité, Désarmement, jeunesse et développement. « À travers ces présentations, il s’agissait précisément de faire comprendre aux participant(e)s comment les femmes, les jeunes et les enfants qui sont des couches vulnérables, sont affecté(e)s par ce fléau. L’explication de ces différents concepts, a aussi permis de faire comprendre à la fois comment les protéger de ces armes mais aussi comment les impliquer davantage dans la lutte contre leur prolifération » a déclaré l’un des facilitateurs, André FOUDA de l’Unité Genre de la MINUSMA. L’utilité de leur implication n’a pas échappé aux femmes présentes à cet atelier. L’une d’entre elle, Coumba COULIBALY de Koulikoro a notamment rappelé qu’il est important de bien expliquer au femmes leur rôle : « plus nous seront outillées mieux nous pourrons lutter contre ce phénomène », a-t-elle déclaré.

À l’issue des travaux, les participants et plus particulièrement les participantes, ont exprimé la nécessité d’accentuer l’information et la sensibilisation sur la lutte contre la prolifération des armes légères et de petits calibres et s’y sont engagé(e)s, à l’instar de Kamissa BERTHE de la Confédération des Associations et ONG féminines du Mali CAFO de Sikasso. « Dès mon retour, a-t-elle précisé, j’irai restituer les conclusions auprès des membres de mon association à Sikasso, car les femmes et leurs enfants sont impuissant(e)s face aux menaces liées à la prolifération des armes légères. Cet atelier nous permet de connaître nos droits ainsi que ceux de nos enfants face à ce fléau ».