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La MONUSCO échange avec la société civile sur sa stratégie de retrait du Tanganyika

La MONUSCO échange avec la société civile sur sa stratégie de retrait du Tanganyika

La MONUSCO envisage de se retirer de la Province du Tanganyika en juin 2022. Dans cette perspective, la Mission organise des séances d’information auprès de divers partenaires, y compris la Société civile, en vue d’expliquer la stratégie de sortie de la Mission de cette province.

C’est ainsi que le 2 décembre dernier, une vingtaine d’acteurs de la société civile représentant 12 organisations ont pris part à une réunion d'information organisée à Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika. La rencontre portait sur la sortie stratégique de la MONUSCO et le rôle de la société civile après le retrait de la Mission.

Les participants ont pris connaissance des 5 piliers stratégiques de la stratégie de sortie de la MONUSCO Tanganyika, à savoir : l’appui au secteur humanitaire, notamment au retour des personnes déplacées ; la protection des civils et la promotion des droits de l'homme ; le processus de Démobilisation, Désarmement et Réintégration ; l’Appui à la justice et la lutte contre l’impunité ; et le volet stabilisation.  Par ailleurs, la stratégie se concentre sur deux des six territoires de la province, principalement à Kalemie et Nyunzu.

Au cours des débats, les participants ont souligné qu’il y avait quelques faiblesses à combler au sein de la société civile du Tanganyika, si elle doit jouer pleinement son rôle après le départ de la MONUSCO. A cet effet, quelques actions préalables ont été identifiées. Ils ont mis l’accent sur le renforcement des capacités sur différentes thématiques dont le rôle et la responsabilité de la société civile, la restructuration des plateformes de la société civile, l'amélioration des conditions de travail de la société civile sur le plan des infrastructures et de la logistique. 

Par ailleurs, pour consolider les acquis, les acteurs de la société civile se sont engagés à poursuivre les sensibilisations à la cohabitation pacifique entre les communautés, à renforcer l'appropriation des outils et mécanismes de protection mis en place par la MONUSCO. Ils ont insisté aussi sur la nécessité d’une collaboration plus active avec les autorités provinciales sur l'amélioration des conditions de sécurité dans les zones encore instables.

La rencontre a donné lieu à un débat franc.  Certains participants ont fait part de leur inquiétude par rapport à la protection des civils au regard de la résurgence du conflit intercommunautaire Twa et Bantou en territoire de Nuynzu et l’activisme des groupes armés dans plusieurs zones de la province.

D’autres participants ont exprimé un sentiment de satisfaction à l’égard de l’action de la MONUSCO. C’est le cas de Albertine Kungwa, Présidente du Réseau des femmes du Tanganyika qui a déclaré : « c’est la MONUSCO qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui en tant que Femme Leader dans la province du Tanganyika ; A moi maintenant de mettre en action, les différentes formations apprises de la MONUSCO ».

Fidèle Muteba, Président honoraire de la Société civile du Tanganyika qui a salué le travail de la MONUSCO, déclare : « La MONUSCO a fait un important travail dans le Tanganyika ; elle a contribué à trouver des solutions aux multiples conflits, déjà depuis 2002 avec la MONUC. Elle peut partir en paix et nous disons merci à la MONUSCO pour le travail abattu dans le Tanganyika ».

Les Scouts s’interrogent sur le retrait de la MONUSCO du Tanganyika

« Pourquoi la MONUSCO se retire de la province maintenant ? Pourquoi en 2022 ?  « Quels sont les critères retenus par la MONUSCO pour quitter le Tanganyika ». Ce sont des questions que se sont posées les jeunes du Mouvement Scout, au cours d’une rencontre similaire tenue le 5 décembre 2020 au quartier général de la MONUSCO-Kalemie.

Toutes ces questions ont donné lieu à un rappel des dispositions de la Résolution 2502 du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui stipulent, entre autres, « qu’il est nécessaire de transférer progressivement les tâches de la MONUSCO au Gouvernement de la République démocratique du Congo, à l’équipe de pays des Nations Unies et aux autres parties prenantes concernées afin de permettre le retrait responsable et durable de la MONUSCO ».

 

La rencontre avec les scouts a permis aussi de clarifier certains points qui relèvent de la responsabilité de l’Etat Congolais, notamment en ce qui concerne la protection des civils, comme rappelé dans la Résolution 2502 : « C’est au Gouvernement de la République démocratique du Congo qu’il incombe au premier chef de protéger les civils se trouvant sur son territoire et relevant de sa juridiction, et notamment de les protéger des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre ».

L’une des participantes a exprimé sa crainte de voir partir la MONUSCO. Son argument : « La paix n’est pas complète, l’insécurité demeure, les milices sont toujours actives et tracassent les populations dans la province. Il reste du travail à faire » a dit la Cheffe scout.

D’autres jeunes scouts ont dit comprendre que « toute chose a un début et une fin » et qu’il était temps de penser aux questions de développement, la MONUSCO étant au terme de sa mission dans le Tanganyika. Ils ont constaté le caractère progressif du retrait de la MONUSCO de la province, bien au fait de la situation des territoires de Nyunzu, Moba, Kongolo, Manono, dont les bases opérationnelles de la MONUSCO ont déjà été fermées.

Tous ont été unanimes pour reconnaitre que la MONUSCO a contribué à assainir l’environnement sécuritaire et à restaurer la paix dans la province. Reste, selon eux, à s’organiser pour travailler à consolider les acquis de la paix maintenant et après le départ de la MONUSCO du Tanganyika. « Juin 2022, n’est plus loin », ont conclu les participants.