Bienvenue aux Nations Unies

La MINUSMA et la société civile sensibilisent les victimes des conflits sur le rôle de la justice dans la cohésion sociale à Kidal

Le 5 février, le bureau régional de la MINUSMA à Kidal a organisé une journée d’information pour promouvoir le rôle de la justice comme vecteur de cohésion sociale et prévention des sources potentielles de tensions dans la localité. L’objectif de cette journée était d’informer les citoyens sur leurs droits et devoirs pour, à terme, mettre fin à l’impunité.

Comment déposer une plainte et où ? Combien cela coûte au citoyen ? Qui peut aider le citoyen dans cette procédure ? Des questions au centre de la journée d’information organisée à la Maison de la société civile de Kidal à l’intention des associations des victimes. Une soixantaine de personnes y ont pris part parmi lesquels, des leaders religieux, des autorités traditionnelles, des représentants des jeunes et des associations féminines. La section des Affaires judiciaires et pénitentiaires (SAJP) et la Division des Droits de l’Homme et de la Protection du bureau régional de la MINUSMA à Kidal ont expliqué l’organisation du système judiciaire.

La Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires de Kidal (SAJP) dans son exposé a abordé les modes d’accès à la justice, ses principes fondamentaux et les garanties judicaires dont bénéficient toute personne souhaitant avoir accès à la justice, notamment le principe d’égalité, le principe de gratuité, le principe de neutralité. Il a aussi été question du principe du procès équitable, particulièrement en matière pénale, et le respect des droits de la défense.

Ce fut aussi l’occasion pour la SAJP d’évoquer le rôle du Pole Judicaire Spécialisé (PJS) pour faciliter l’accès des victimes des conflits à la justice et surtout, de souligner tous les efforts fournis par la MINUSMA en termes d’appui pour accompagner cette Unité du PJS afin qu’elle puisse faire face aux menaces actuelles qui pèsent sur les populations civiles.

Au lancement de cette journée, le chef du bureau régional par intérim, Djibril Ndime, a déclaré que « la MINUSMA prête ses bons offices, ses conseils et son concours au gouvernement et à l’ensemble de la société pour l’élaboration et l’exécution des lois conformément à la stratégie de la réforme de la justice en vue de développer les institutions et les mécanismes de la justice pénale, le système judiciaire dans les régions touchées par un conflit ». Il a aussi réitéré l’engagement de la MINUSMA à maintenir sa collaboration avec les populations dans leurs différentes composantes. 

Le chef d’antenne de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) de Kidal, Mohamed Ag Eglez, a dressé le tableau des cas de violations les plus récurrents enregistrés depuis l’ouverture de l’antenne CVJR dans la région en décembre 2018. Ces cas sont entre autres des exécutions, des détentions arbitraires ainsi que des traitements humiliants et dégradants. Mohamed Ag Eglez a affirmé que « L’administration de la justice reste un problème à Kidal. Les victimes ne peuvent pas se faire entendre, ni exercer leurs droits et leurs devoirs. C’est pour cette raison que la CVJR est venue compléter ce manque de la justice pénale à travers ses mécanismes de justice réparatrice ou reconstructive ». Il a aussi rappelé que plus de 400 dépositions ont été traitées et consignées par l’antenne régionale de la CVJR.

Face aux multiples cas de violations de droits de l’Homme évoqués par l’assistance au cours des échanges, David Lankoandé, chef de section par intérim de la SAJP-K a tenu à expliquer à l’assistance que la MINUSMA conformément à son mandat les suit attentivement et fait un travail d’accompagnement pour que les droits de l’Homme soient respectés et que la justice soit rendue. C’est dans cette optique qu’un numéro vert est mis à la disposition de la population pour que ces cas soient portés à la connaissance de la MINUSMA.

Le président de la société civile de Kidal, Attayoub Ag Intalla a saisi l’occasion pour féliciter et remercier la MINUSMA. « Je ne peux que me réjouir de la qualité du partenariat qui a toujours contribué au bien-être de nos populations, par les sensibilisations, les formations sur la justice et la restauration du droit qui sont des initiatives à saluer et à encourager » a souligné Attayoub Ag Intalla.