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Kinshasa : Le BCNUDH soutient des consultations populaires pour la consolidation de la paix au Kasaï-Central

Kinshasa : Le BCNUDH soutient des consultations populaires pour la consolidation de la paix au Kasaï-Central. Photo MONUSCO/Ascain Zigbia

Kinshasa, le 19 août 2019 – Le gouvernement provincial du Kasaï Central et le Bureau Conjoint des Nations Unies aux droits de l’Homme tiennent à mettre en place des mécanismes pour faciliter la réconciliation de la population de cette province, après les conflits liés à la milice tribale Kamuina Nsapu.

Samedi le 17 aout 2019, une réunion dans ce sens s’est tenue à Kinshasa pour informer les notables et les leaders d’opinion de cette province d’un processus initié pour consolider la paix et favoriser le développement dans la province du Kasaï Central.

Cette réunion, qui a été déterminante pour le Bureau conjoint des nations-unies aux Droits de l’Homme de Kananga, s’est déroulée à l’Hôtel Beatrice.                                                                                          

Selon Moussa OUOBA,  le coordonnateur de BCNUDH de Kananga, 17 consultants ont été formés pour effectuer des consultations populaires, dans le but d’identifier les besoins de la population en rapport avec la justice ; et qui plus est, récolter les propositions pour favoriser la réparation et prévenir des nouveaux conflits dans la province du Kasaï Central. Ce sont des consultations qui ont débuté depuis le 13 août 2019, à Kananga. Elles couvrent tous les territoires du Kasaï Central et pourront prendre fin le 22 aout 2019. 

A Kinshasa, deux consultants ont été présentés au cours de cette rencontre pour entamer ces consultations.  Selon leur programme, ils vont, sur base d’un questionnaire, recueillir durant plus ou moins une semaine les propositions des notables et leaders d’opinions de la province sur comment faciliter la réconciliation et consolider la paix dans les Kasaï Central.

Dans son intervention, Moussa OUOBA a attiré l’attention de l’assistance sur la nécessité d’une justice transitionnelle pour le Kasaï central.

Car, a-t-il expliqué, « la justice pénale ne peut pas résoudre définitivement toute la crise à laquelle a été confronté la province du Kasaï Central ».

BCNUDH : «La justice pénale ne peut pas résoudre définitivement toute la crise à laquelle a été confronté la province du Kasaï Central».

Il faudrait, selon ce dernier, « mettre en place des mécanismes appropriés pour aider les filles et fils du Kasaï Central à se réconcilier après le conflit Kamuina Nsapu ».  

L’entendement du BCUNDH est de voir appliquer, à travers cette justice transitionnelle, l’ensemble des mesures judiciaires et non judiciaires visant à offrir des voies de recours aux victimes, à favoriser l’apaisement et à rétablir la confiance dans les institutions de l’Etat.

Plusieurs intervenants ont salué l’initiative. Par ailleurs, pour les uns, la réconciliation après la crise de Kamuina Nsapu doit tenir compte des sanctions à infliger aux auteurs des crimes commis. Les autres pensent qu’il faudra d’abord étaler la vérité sur la crise avant de procéder à la réconciliation.

« Nous émettons des réserves quant à l’aboutissement de ces consultations au regard des cas d’abus d’autorité qui se commettent actuellement au Kasaï Central avec des arrestations arbitraires et fermetures des médias », ont affirmé quelques notables et leaders d’opinion originaires de cette province mais basés à Kinshasa.

Sachez que cette consultation populaire est lancée dans le cadre du projet Conjoint PAJURR. Qui voudrait dire : Paix, Justice, Réconciliation et Reconstruction au Kasaï Central.

Ce projet a été lancé le 15 mars 2019 à Kananga par le gouvernement provincial du Kasai Central, dans le but de renforcer la cohésion sociale après la crise qu’a connue la province.

Le projet PAJURR est exécuté par le PNUD, le BCNUDH et l’ONG Search for Common Ground dans les territoires de Dibaya, Kazumba, Luiza ainsi qu’à travers la ville de Kananga.