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Khassim Diagne : « La MONUSCO n’a aucun autre agenda en RDC, si ce n’est le rétablissement de la paix »

Khassim Diagne : « La MONUSCO n’a aucun autre agenda en RDC, si ce n’est le rétablissement de la paix ». Photo MONUSCO/Jonathan Fuanani

« La MONUSCO n’a aucun autre agenda en République démocratique du Congo, si ce n’est que le rétablissement de la paix. Il ne faut pas croire les manipulateurs, ils risquent d’atteindre leur objectif et c’est contreproductif pour tous ». 

Cette déclaration du Représentant spécial par intérim du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Khassim Diagne, est intervenue le 28 juillet dernier, trois jours après les manifestations organisées à Goma et Butembo, dans le Nord-Kivu, pour exiger le départ de la Mission onusienne en RDC (MONUSCO). 

Il réagissait ainsi à la question d’un auditeur qui accusait la MONUSCO d’avoir un agenda caché en RDC au cours de l’émission Dialogue entre Congolais diffusée sur Radio Okapi, la radio onusienne. 

M. Diagne a mis en garde contre la manipulation et invité la population à redoubler de vigilance : « Nous avons un ennemi dangereux et invisible. Il est temps de mutualiser les efforts pour le neutraliser et nous concentrer sur l’essentiel ». 

Le chef par intérim de la MONUSCO a en outre annoncé que la Mission maintient ses positions actuelles et continuera à appuyer le gouvernement congolais dans le rétablissement de la paix, dans la limite de son mandat.   

Il a également fait allusion à d’autres composantes civiles de la MONUSCO qui effectuent un travail de fond sur le terrain, avec divers partenaires de la société civile et des ONG.  « Avec nos composantes civiles, nous avons déjà mis en place des systèmes d’alerte précoce pour déjouer les plans et attaques de l’ennemi », a-t-il dit.  

« C’est dans des moments d’adversité que notre capacité de résilience est testée », a ajouté le chef a.i. de la MONUSCO. Et d’assurer que, bien qu’en phase de retrait, la MONUSCO continuera à soutenir les Forces armées de la République et le gouvernement congolais, conformément à son mandat. 

Ne pas se tromper de cible

Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, participait aussi à cette émission.

« Nous ne devons pas nous tromper de cible et verser dans la distraction. Notre ennemi commun, c’est le M23, et pas la MONUSCO. La Mission est notre alliée.  Nous devons récupérer Bunagana », a-t-il affirmé. 

Et d’appeler le peuple congolais à la vigilance : « Nous avons un ennemi dangereux qu’on doit combattre. Faisons attention à ne pas lui laisser le temps d’agir en s’attaquant à la MONUSCO, notre partenaire engagé dans cette lutte ». 

Le ministre a aussi mis la population en garde contre toutes sortes de manipulations, se disant dit consterné par le fait que cette manipulation éparpille les efforts de la République dans la lutte contre les groupes armés.  

 « A cause de la manipulation, nous vidons les réserves de nos forces armées dont nous avons besoin pour pacifier les provinces en proie à l’insécurité. A l’heure actuelle, nous les utilisons pour protéger les installations de la MONUSCO et son personnel. L’ennemi peut en profiter », a-t-il regretté. 

Le ministre de la Communication a par ailleurs tenu à souligner que le départ de la MONUSCO ne signifie pas que tous les problèmes seront résolus. « Nous devons y travailler », a-t-il martelé. 

Il a soutenu que le gouvernement comprend les frustrations de ses citoyens et prend en considération leurs avis et sentiments. 

M. Muyaya a aussi rappelé les prérogatives du gouvernement pour ce qui est de la protection des civils : « Il est du devoir du gouvernement de protéger ses citoyens. Le gouvernement détient un mandat populaire, pas la MONUSCO ».  

Il a en outre demandé à la population de recalibrer ses attentes face à la Mission, rappelant que la population doit d’abord compter sur son gouvernement.