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JOSIANE NZIGIRE : « Mon souhait c’est de voir beaucoup plus de femmes sur le terrain aux côtés des populations vulnérables pour leur apporter soutien et espoir ».

JOSIANE NZIGIRE : « Mon souhait c’est de voir beaucoup plus de femmes sur le terrain aux côtés des populations vulnérables pour leur apporter soutien et espoir ».

|PORTRAIT|

Elle s’appelle Josiane Nzigire. La jeune femme de nationalité congolaise travaille depuis février 2013, comme Assistante de Liaison Communautaire (CLA) au sein de la section des Affaires Civiles au bureau de la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUSCO), à Kalemie, dans la Province du Tanganyika. « Avant d’occuper ce poste, j’ai travaillé d’abord comme Agent de Communication, puis comme Assistante administrative à la MONUSCO de Septembre 2001 à Janvier 2013 », précise Josiane.

Depuis 19 ans donc, Josiane Nzigire est au service du maintien de la paix en République Démocratique du Congo, son pays natal.  Elle a ainsi connu les différentes phases du mandat de la Mission, présente dans son pays depuis 1999.  Elle apprécie et évoque son expérience avec fierté : « 19 ans d’une belle expérience professionnelle acquise aux côtés des différents collègues avec qui nous avons cheminé, collaboré à la mise en œuvre du mandat de la MONUSCO, notamment la protection des civils, dans un environnement affecté par des conflits intercommunautaires dans le Tanganyika ».

Josiane Nzigire relate avec enthousiasme quelques faits marquants de son action comme Assistante de liaison communautaire. « J’ai été déployée dans différentes bases militaires des Casques bleus pour mener des séances de sensibilisation à la paix et la cohabitation pacifique avec les populations meurtries par les violences communautaires. Ce n’est pas une tâche facile de mettre ensemble des personnes qui se sont entretuées, pour parler de la paix mais nous y sommes arrivés en misant sur les femmes qui sont plus disposées à vous écouter et qui aspirent à la paix ».

Josiane Nzigire travaille beaucoup dans la formation et collabore avec de divers partenaires locaux y compris les associations des femmes, pour la mise en œuvre et la promotion des outils et mécanismes de protection dans le but de prévenir les menaces sur les populations. Ces outils sont entre autres les réseaux d’alerte communautaire, les comités locaux de Protection ou encore les comités locaux de paix « Baraza ».

Lorsqu’on lui demande d’évoquer les défis auxquelles elle fait face dans son travail, Josiane raconte : « Dans mon travail, je me retrouve souvent devant des personnes les plus vulnérables, notamment des femmes, hommes et enfants sans habits, sans rien à manger.

Ils nous disent oui, nous voulons la paix mais donnez-nous de l’argent d’abord ou à manger parce que nous avons faim. Or, sur moi je n’ai que mon carnet, mon stylo et mon matériel de sensibilisation ».     

Comme piste de solution, Josiane recommande que la Mission focalise ses actions sur les projets de développement communautaire et de stabilisation en impliquant beaucoup plus les femmes et les jeunes.  Elle apprécie à juste titre le programme des Projets à Impact Rapide (QIPs) de la Mission qui aident à soulager les communautés sur plusieurs plans.

Elle a d’ailleurs servi comme point focal de tous les projets QIPS du Bureau de la MONUSCO à Kalemie de 2018 à 2020. « A la demande des femmes du village de Lemba et de Mulunda en territoire de Kongolo, j’ai initié un projet à impact rapide pour le réaménagement d’une source d’eau à l’origine des tensions entre les Bantous et les Twas dans le village Mulunda », affirme-t-elle avec fierté. 

C’est encore elle qui a élaboré le projet la réhabilitation d’une école primaire dans la localité de Lemba pour faciliter la scolarisation des enfants Twas et Bantous en territoire de Kongolo. 

Josiane Nzigire se dit fière d’avoir apporté un plus aux communautés vulnérables et répondu un tant soit peu à leurs besoins.  Elle estime que toutes ces réalisations ont été possibles grâce à la présence de la MONUSCO dont il faut promouvoir l’image par la qualité des interventions auprès des populations. Elle exhorte les femmes à s’engager pour servir la noble cause de la paix dans le monde, en RDC et dans le Tanganyika. 

« Pour moi, la femme joue un rôle clé dans les situations de conflit et doit occuper une place de choix dans la prévention et la résolution de conflit du fait de sa nature. En même temps qu’elle est victime principale des conflits en même temps elle est le messager de paix sur qui on peut compter », déclare Josiane Nzigire.

A cause de son efficacité dans le travail, la MONUSCO n’a pas hésité à la recommander pour une formation spécialisée en gestion des conflits qu’elle a suivie à Lyon en France de Novembre 2019 à Mars 2020.

 

*|Le 29 mai marque la célébration de la Journée Internationale des Casques bleus des Nations Unies. C’est une occasion de rendre hommage au personnel civil et militaire déployé dans les missions de paix des Nations Unies à travers le monde.   Le thème de cette année est : « Les femmes dans le maintien de la paix : une clé pour la paix ».  La MONUSCO vous propose de découvrir les visages de ces femmes qui apportent une contribution inestimable au service de la paix en République Démocratique du Congo. |