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Jean-Pierre Lacroix en Ituri : je suis venu apporter mon soutien aux populations civiles et aux FARDC »

PHOTOS MONUSCO/ AMADOU BA

« L’excellent travail en commun accompli par les autorités provinciales de l’Ituri dans toutes les composantes civiles, militaires et police, et nos collègues de la MONUSCO dans toutes leurs composantes civiles, militaire et police produit des résultats concrets : des milliers de personnes sont protégées ».

En visite à Bunia en province d’Ituri, le Secrétaire général adjoint de l’ONU en charge des opérations de paix Jean Pierre Lacroix l’a dit lors de sa rencontre avec les autorités politico-administratives et militaires de la province.

Monsieur Lacroix est formel sur la collaboration entre la MONUSCO et son partenaire : « il existe un bon model en matière de coopération et de collaboration entre les autorités congolaises en Ituri qui reste à fructifier lors des prochaines étapes notamment la programmation des activités futures dans le cadre de l’équipe provinciale intégrée en gestation.

Au second jour de son périple de cinq jours en RDC, le Secrétaire général Adjoint des Nations Unies aux opérations de paix et sa délégation ont tenu ce dimanche 4 juin dans la matinée, une séance de travail avec le Gouverneur Militaire de la Province de l’Ituri, le Lieutenant général Luboya Nkashama Johnny. Cette rencontre était élargie aux membres du conseil provincial de sécurité.

Le gouverneur de l’Ituri a fait le point sur la situation sécuritaire générale de de la province, marquée notamment par des attaques des groupes armés à la fois contre les populations civiles et les FARDC.

Le Lieutenant général Luboya Nkashama a fait une analyse sur les enjeux internes et régionaux ainsi que sur les causes profondes de cette crise, tout en développant l’approche militaire et non militaire engagée par les autorités congolaises pour y remédier.

Poursuivant sa réflexion, l’officier congolais a fait allusion aux groupes armés actifs qui pullulent dans la province. Notamment le groupe armé Zaïre qu’il a qualifié d’allié du M23. « Il y a aussi d’autres groupes armés comme le Cadeco, le FPIC, FRPI et les ADF ».

Évoquant la situation opérationnelle mise en place pour arriver à bout de cette guerre asymétrique, le Lieutenant-général a mis en exergue les opérations offensives et défensives qui ont été menées dans la province de l’Ituri en étroite collaboration avec les Casques bleus de la Force de la MONUSCO.

C’est dans ce cadre qu’il a rappelé les soutiens logistiques apportés par la MONUSCO aux FARDC à travers l’évacuation sanitaire des blessés militaires, la formation de 619 soldats d’un bataillon dans la localité de Rwanpara. Ces hommes de troupes ont été déployés à Boga et à Tchabi, a-t-il souligné.

Avant de conclure son exposé le Gouverneur militaire a annoncé le projet de mise en place d’une équipe provinciale intégrée chargée de piloter le processus de transition et du retrait responsable de la MONUSCO.

Dans cet ordre d’idée il existe également un autre projet en matière de justice transitionnelle qui consiste à créer une commission provinciale vérité et réconciliation et réparation qui s’engagera dans des solutions durables par la synergie urgence humanitaire, stabilisation et développement.

Prenant la parole à son tour, Jean Pierre Lacroix a rappelé l’objet de son séjour en Ituri « Je suis venu apporter mon appui et mon soutien aux populations civiles et aux FARDC ». Cette mission s'inscrit également dans le prolongement des échanges réguliers avec les autorités congolaises sur le mandat de la Monusco qui expire à la fin de cette année mais aussi de faire une évaluation sur le processus de la transition qui prépare le retrait  resônsable  de la Monusco.   

Le Secrétaire général Adjoint des Nations Unies aux opérations de paix a ajouté en substance qu’il existe un bon modèle de collaboration en Ituri qu’il convient de fructifier pour les prochaines étapes.

Le général Birane Diop, Conseiller militaire du Secrétaire général adjoint de l’ONU en charge des opérations de paix a souligné le rôle majeur que les FARDC sont appelés à jouer dans cette crise extrêmement complexe pour un retour définitif de la paix en RDC.

« La population a besoin d’être rassurée par ceux qui sont censés de les protéger. Pour avoir la confiance de la population, il faut nécessairement une cohésion », a-t-il souligné.

Lacroix au camp des déplacés de Drodro

Aussitôt après cette rencontre, Jean Pierre Lacroix et sa délégation se sont rendus à Drodro pour visiter le camp des déplacés situé à une soixantaine de Km au Nord de la ville de Bunia. Ce camp fait partie de la chefferie de Bahema qui relève du territoire de Djugu.

Dans ce territoire, la Force assure la protection physique d'environ 101 214 personnes déplacées dans les zones de responsabilité de quatre bases d'opérations temporaires et d'un déploiement de combat permanent. Les populations déplacées du territoire de Djugu sont constamment menacées, ce qui rend la protection physique offerte par la MONUSCO vitale.

L’effet dissuasif de la présence des Casques bleus dans cette zone permettent aux populations déplacées de se mouvoir d’un endroit à un autre et de s’adonner à des activités champêtres, commerciales, culturelles et ecclésiastiques, etc.

Profitant de cette présence de ce haut fonctionnaire de l’ONU, les populations déplacées ont lu et lui ont remis deux mémorandums.

Le premier qui a été présenté par les enfants déplacés qui ont fait part de leur frustration de ne plus fréquenter l’école à cause de l'insécurité. Ils lui ont demandé de plaider auprès du gouvernement de la RDC pour qu’une solution soit trouvée dès la prochaine rentrée des classes afin de leur permettre de renouer avec le chemin de l’école.

Le second mémorandum émanant des femmes déplacées a apporté des témoignages émouvant sur de nombreux cas de viols et autres exactions dont elles sont victimes lorsqu’elles se rendent au champ. « Nous sommes violées et tuées par des miliciens armés », a-t-elle amèrement rappelé.

La représentante de ces femmes vulnérables a réclamé à l’ONU un renforcement des effectifs des casques bleus pour continuer à garantir leur sécurité. « L’essentiel pour nous, c’est de regagner nos milieux respectifs dans la paix et la sécurité ».  

Dans un autre mémorandum, Richard Likana, président des déplacés de Drodro a plaidé auprès de Mr Lacroix d’intensifier avec le gouvernement, les efforts pour restaurer la paix et créer un environnement protecteur. Richard Likana comme tous les déplacés de Drodro, reste convaincu que c’est le seul moyen qui puisse leur permettre de retourner chez eux et retrouver une vie normale.