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Ituri : • La MONUSCO intervient pour résoudre les problèmes de famine à la prison centrale de Bunia

Ituri : La MONUSCO intervient pour résoudre les problèmes de famine à la prison centrale de Bunia

Entre la mi-août et le 10 septembre 2020, sept détenus sont morts de faim à la prison centrale de Bunia, dans la Province de l’Ituri. Entre janvier et le 10 septembre 2020, on compte au total 52 détenus morts des suites de malnutrition dans cette prison.

La prison centrale de Bunia n’a pas reçu de subventions de l’Etat depuis février 2020.

Pour faire face à cette situation, l’Unité d'Appui à l'Administration pénitentiaire de la MONUSCO, a organisé le 11 septembre 2020, une réunion d'urgence par vidéo-conférence entre Kinshasa et Bunia, avec entre autres, le Directeur général de l'Administration pénitentiaire, les Ministres provinciaux de la Santé et des Droits de l'Homme de l’Ituri et les Chefs de Division provinciale de la Santé et de la Justice.

A l’issue de la réunion, le gouvernement central à Kinshasa s’est engagé à envoyer des fonds en Ituri pour la prise en charge des détenus. Camille Zonzi, le directeur de la prison centrale de Bunia se dit à moitié satisfait des retombées de cette visioconférence.

« Je suis heureux, car cela a toujours été mon plaidoyer. Mais en réalité, le problème reste pendant. Le Directeur général de l’Administration pénitentiaire a annoncé que les salaires et subventions pour les prisons ont été débloqués et pourraient être disponibles à la banque dès ce vendredi ou demain samedi. Mais il ne s’agit que de subventions pour le premier trimestre de 2020. Or entretemps et faute de subventions, nous avions déjà contracté beaucoup de dettes pour l’équivalent de 3 trimestres. L’Ideal, c’est que nous recevions ces fonds chaque trimestre », a déclaré Camille Zonzi.

Les participants ont proposé des solutions à long terme pour faire face à cette récurrente question de famine à la maison carcérale de Bunia. Ainsi, deux autres décisions ont été prises au cours de cette rencontre virtuelle. Il s’agit d’abord de la mise à la disposition de la prison d’un terrain de 3 hectares par l’armée à Rwampara à 3 kilomètres de Bunia. Ce terrain servira de ferme agricole où les détenus pourront cultiver eux-mêmes des légumes et autres vivres pour leur alimentation. Un autre avantage de cette donation est que les détenus n’auront pas à faire des allers et retours pour y travailler, ils seront logés et gardés sur place par des éléments des FARDC, ce qui va limiter les risques d’évasion, explique Camille Zonzi.

L’autre décision porte sur la relance des activités de trois ateliers (couture, menuiserie/bois et savonnerie) au sein de la prison.  Cela permettra aux détenus et à la prison de générer des revenus qui pourront aussi aider à la prise en charge alimentaire des pensionnaires de ce pénitencier.

« Avec nos partenaires habituels, dont la MONUSCO, avec les produits de la ferme agricole qui va démarrer très rapidement et les fonds qui seront générés des trois ateliers, en cas de retard de subventions, nous pourrons désormais mieux gérer la prise en charge alimentaire des détenus », conclut Camille Zonzi.

Par ailleurs la MONUSCO et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont été également sollicités par l’Administration pénitentiaire congolaise pour aider à transporter des médicaments destinés aux services médicaux de la prison. Selon le Directeur général de ce service, Zephirin Mata Mbala, les médicaments pour la prise en charge sanitaire des malades existent, mais sont bloqués à Kinshasa, faute de moyens de transports.