Favorables à leur relocalisation, les demandeurs d’asile burundais à Kamanyola veulent une protection continue. Photo MONUSCO/Alain Likota
Bukavu, le 18 septembre 2017 – Les demandeurs d’asile burundais à Kamanyola sont favorables à la relocalisation à un autre lieu loin de la frontière burundaise, à condition que leur sécurité y soit garantie. C’est ce qui est ressorti des discussions que le Représentant Spécial Adjoint David Gressly a eues avec différentes parties à Kamanyola le lundi 18 septembre 2017.
Trois jours après la tragédie de Kamanyola, qui a coûté la vie à au moins 36 demandeurs d’asile burundais et un sous-officier des FARDC, le Représentant Spécial Adjoint du Secrétaire général de l’ONU, David Gressly, a visité cette cité du territoire de Walungu, dans la province du Sud-Kivu. Le but de ce déplacement était de s’enquérir de la situation sur place, exprimer ses sentiments de compassion aux familles de ceux qui ont perdu les leurs et voir quelles actions immédiates mener.
A l’issue des échanges que David Gressly a eus avec les autorités locales, puis avec les représentants des demandeurs d’asile burundais, la voie de la relocalisation a été épousée par toutes les parties. Déjà, la route devrait être dégagée et rouverte dans les heures qui suivaient.
Un hic pour leur prise en charge par le HCR: ces demandeurs d’asile ont en commun une profonde croyance religieuse qui leur interdit, entre autres, de se faire prendre l’empreinte digitale, pourtant requise pour l’identification biométrique par l’agence onusienne en charge des réfugiés. Les options et conséquences de cette relocalisation sont donc actuellement en étude avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et la Commission Nationale pour les Réfugiés (CNR). A Kamanyola, la CNR avait déjà enregistré 2005 Burundais ayant fui leur pays depuis 2015. Ces derniers craignent pour leur vie et demandent de garantir leur protection dans le nouveau site qui sera désigné.
Le samedi 16 septembre, la MONUSCO avait évacué par hélicoptère 26 personnes blessées en état critique vers Bukavu. Le dimanche, le Comité International de la Croix-Rouge a évacué d’autres blessés par voie routière. Le même jour, les 36 Burundais tués ont été inhumés, un jour après le sous-officier FARDC.
En attendant une solution effective, les infortunés passent la nuit à la belle étoile devant la base militaire de la MONUSCO, exposés aux intempéries et aux éventuelles maladies.
Alain Likota