Bria, ville de l’Est de la République centrafricaine, a abrité un événement majeur, le 18 mars 2020. Les deux factions du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) en conflit ouvert depuis fin janvier 2020, ont fumé le calumet de la paix. Ils ont signé un accord de ‘’cessez-le-feu immédiat’’, par le biais de leurs figures de proue, Damboucha Hissein et Ali Housta.
Pour la circonstance, tous les chefs de races et de communautés, les leaders religieux, les femmes, les jeunes, les membres du Comité technique de sécurité (CTS) et ceux du Comité de mise en œuvre préfectorale (CMOP) de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR), les autorités préfectorales, la MINUSCA et un millier d’habitants venus au quartier Gobolo, pour assister à la signature de cet accord.
Libellé en sept (7) points, cet accord stipule que ‘’les chefs des parties en conflit, acceptent de faire regagner leurs éléments sur leurs bases respectives’’. L’accord indique également que ‘’ les parties en conflit procèdent immédiatement à la libre circulation des personnes et des biens ainsi que les humanitaires afin de faciliter le retour des déplacés à la maison’’. Aussi, prévoit-il ‘’la création d’une brigade mixte composée de tous les groupes armés’’, on rôle étant de coordonner la mise en œuvre dudit accord dans le cadre de la libre circulation des personnes et des biens.
S’agissant du suivi de l’accord, un comité est créé sur l’initiative du leader de l’UPC, garant du protocole d’accord. En cas de sa violation, ce dernier prendra toutes les dispositions nécessaires pour faire appliquer les mesures contraignantes pour amener les parties au respect de leurs engagements. Et pour atteindre ses objectifs, l’accord demande à la communauté nationale, internationale et à la MINUSCA en particulier, de ‘’tout mettre en œuvre pour aider les signataires à le respecter immédiatement’’.
Le préfet de la Haute Kotto, appréciant cette initiative de Ali Darrassa, a exhorté les signataires à respecter l’accord. « Cet accord n’est utile que si toutes les parties respectent leurs engagements », a martelé Thierry Evariste Binguinendji.
Pour le chef du bureau régional de la MINUSCA, Imtiaz Hussain qui dit attendre beaucoup de cet accord pour le retour de Bria dans le giron de la paix, « Tout ce qui va dans le sens de la paix, est une bonne chose ». Comme lui, les chefs de races, les leaders des femmes et des jeunes, les fonctionnaires de la ville, les guides religieux, ont tous salué ‘’la paix des braves’’, avant de dire collectivement aux groupes armés « Ça suffit ! Respectez cet accord, car nous voulons vivre en paix à Bria ».
Pour rappel, fin janvier 2020, lesdites factions du FPRC, signataire de l’Accord de paix, s’étaient engagées dans des combats fratricides, forçant de nombreuses familles à se déplacer, d’autres à se réfugier à l’hôpital de la ville. La Force de la MINUSCA avait pris position dans et autour de la ville pour protéger l'hôpital, mais aussi les civils.
Il faut signaler que cet accord est intervenu au terme de cinq jours de discussions facilitées par le coordonnateur militaire de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), Ali Darrassa.