Les rideaux sont tombés sur le forum pour la réconciliation inclusive dans la Haute Kotto ce 24 avril à Bria. Une déclaration en sept points unanimement signée par les participants a sanctionné les travaux.
A l’instar d’autres régions du pays, la Haute Kotto et la ville de Bria ont vécu une crise militaro-humanitaire sans précédent à la suite d’affrontements dont ceux du 21 novembre 2016 entre groupes armés qui ont créé des clivages entre communautés qui auparavant vivaient en harmonie. Des actions ont alors été menées pour la paix dans la région. C’est dans la continuité de ces initiatives que le présent forum a été initié par les autorités locales, avec le soutien de la section des Affaires civiles de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), afin de promouvoir une cohabitation pacifique entre les communautés de la Haute Kotto et garantir une paix durable.
Les 124 participants dont 35 femmes réunis à l’hôtel de ville, notamment les leaders communautaires, les membres du Comité Technique de Sécurité (CTS) et du Comité de mise en œuvre préfectoral de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en Centrafrique (CMOP-APPR), ont conclu que “pour renforcer la cohésion sociale, les filles et les fils de la Haute Koto doivent désarmer leurs cœurs et se pardonner mutuellement afin de parvenir à une réconciliation véritable”. Il est aussi important de “combattre le mensonge, les rumeurs et éviter les manipulations qui sont à l’origine de la haine et de la violence”, ont-ils conclu.
En sa qualité de président du forum et signataire de la déclaration, le Préfet Thierry Evariste Binguinendji a salué “des recommandations fortes dans cette déclaration signée par les responsables des différentes communautés en présence des groupes armés”. Il a en outre exprime son optimisme de voir bouger les choses positivement.
Comme le souligne Imtiaz Hussain, Chef de Bureau de la MINUSCA, « le but était d’amener les gens qui étaient divisés à faire la paix. Que les populations s’entendent sur des principes communs est un grand pas en avant, car au lieu de faire parler les armes, elles se mettent ensemble pour la paix et la cohésion sociale ». Il a ainsi encouragé tous les acteurs politiques, civils et militaires, ainsi que les autorités traditionnelles et religieuses à demeurer dans cette dynamique et à œuvrer pour la paix et la réconciliation.
Rappelant que le soutien de la MINUSCA s’inscrit dans le cadre de la Résolution 2448 du Conseil de Sécurité qui donne mandat à la MINUSCA d’aider les autorités centrafricaines et les organisations de la société civile à élaborer et à mettre en œuvre des programmes de réduction de la violence communautaire, Jean Emile Vincent Nkiranuye, officier des Affaires civiles de la MINUSCA, a promis de continuer avec l’appui des autres composantes de la Mission de renforcer la compréhension des communautés sur les causes profondes des conflits survenus à Bria, pour permettre leur bonne gestion et favoriser le rapprochement entre les communautés.
Entre autres recommandations contenues dans la déclaration finale, le renforcement par la MINUSCA et autres partenaires de leur soutien aux activités de cohésion sociale à travers la diffusion des messages de paix et de réconciliation, l’appui aux travaux à haute intensité de main-d’œuvre et aux activités génératrices de revenus, sans discrimination aucune. Un comité de suivi de la déclaration composé des signataires sera mis sur pied pour veiller à son application.