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Beni : les Nations Unies plaideront auprès des bailleurs pour mobiliser des fonds afin d'améliorer la prise en charge des candidats au PDDRC-S

Le rôle de la MONUSCO est multiforme : il va de la mobilisation des ressources au renforcement des capacités des acteurs impliqués dans le programme (PDDRC-S). / Photos Sadiki Abubakar

Khaled Ibrahim, coordonnateur principal de l’unité d’Appui à la stabilisation de la MONUSCO et point focal du système des Nations Unies pour le programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRC-S) a visité le 31 août 2023 le site de transit situé au sein du camp militaire général Shiko Tchitambwe de Mambangu, à une dizaine de kilomètres de Beni au Nord-Kivu. C’est ici que sont momentanément hébergés des miliciens Maï-Maï, candidats à la démobilisation et au désarmement.

Difficiles conditions de vie

Cette visite avait pour but de s’imprégner des conditions de prise en charge de ces candidats au PDDRC-S. Et aussi de voir dans quelle mesure aider à améliorer les conditions de vie de ces personnes qui ont volontairement fait le choix de la paix. De fait, et selon leur porte-parole, ces conditions de vie sont mauvaises, pour ne pas dire plus.

« Ceux qui sont restés en brousse, nous avons leurs numéros, on se parle régulièrement, ils veulent adhérer au PDDRCS ; mais tout dépend de la manière dont nous sommes pris en charge. Nous vivons ici dans des conditions difficiles. On n’a pas de toilettes dignes pour nos besoins vitaux, nous utilisons de l’eau sale de ruissellement pour le bain, la cuisson et la boisson », a ainsi déclaré le représentant de ces candidats à la démobilisation.

Khaled Ibrahim a d’abord félicité ces candidats au retour à la vie civile pour le choix de quitter la brousse et le maquis. Il a promis de plaider auprès des partenaires pour la mobilisation des ressources : « Je vais parler avec les partenaires. Je vais leur demander de mettre de l’argent pour vous appuyer ».

PDDRC-S : quel rôle pour la MONUSCO et les Nations Unies ?

Il est multiforme et va de la mobilisation des ressources au renforcement des capacités des acteurs impliqués dans ce programme en vue de sa réussite. Khaled Ibrahim explique : « La MONUSCO et tout le système des Nations Unies, sont un partenaire stratégique du gouvernement congolais. Le PDDRC-S est un programme national, pas des Nations Unies. Notre rôle, qui découle d’ailleurs du deuxième volet de notre mandat, est de soutenir le gouvernement à mettre en place ce programme multidimensionnel, à travers un soutien à la coordination des partenaires impliqués dans l’appui pour assurer une cohérence. Un autre aspect de notre rôle est de faire le plaidoyer auprès des bailleurs de fonds pour mobiliser des ressources et soutenir ce programme extrêmement important pour la stabilité de la paix surtout dans l’est de la RDC ; enfin, on apporte un appui

technique ».

Khaled Ibrahim en a énuméré cinq qui, selon lui, pourront faire la différence avec les programmes précédents de désarmement et de démobilisation : « Le PDDRCS est un désarmement volontaire, basé sur le dialogue et la réconciliation ; donc, c’est un processus politique ; c’est un programme civil, pas militaire. C’est aussi un processus axé sur les communautés, qui se fait avec les communautés, pour les communautés et par les communautés ».

Il ajoute : « Ce n’est pas un programme comme les anciens programmes classiques, individuels, où on donnait un package aux combattants qu’on envoyait chez eux, et ils se débrouillaient. Non, cette fois, ça commence avec les communautés, parce que le but final c’est que les combattants s’intègrent à leurs communautés et deviennent des citoyens civils et exercent des métiers avec les membres de la communauté ».

Le PDDRC-S : tout, sauf un instrument d’impunité

Le PDDRC-S se veut également un instrument de justice, de réconciliation et de pardon. Un pardon qui n’est pas synonyme d’impunité. Le gouvernement a défini les conditions de participation au PDDRC-S : « C’est un programme d’appui la justice transitionnelle. Il ne peut être celui des gens qui ont du sang sur les mains, des gens qui ont commis des crimes graves contre l’humanité, des crimes de guerre. On doit avoir un œil sur les auteurs de la violence, mais aussi sur les victimes de cette violence, pour que le bénéfice soit équilibré pour tout le monde », a conclu le coordonnateur de l’unité d’Appui à la stabilisation.