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Amataye Walet KARACHE tisserande à Ménaka « de mère en fille, le combat continue »

Amataye Walet KARACHE a grandi entre les tapis et les métiers à tisser. « Le métier de tissage de tapis, je l’ai hérité de ma mère, qui elle-même, l’a hérité de la sienne. C’est un métier ancestral que nous pratiquons dans la famille depuis plusieurs générations. Avant, c’étaient les chameliers qui nous commandaient des tapis pour embellir leurs montures et avoir plus de confort sur leurs selles » explique Amataye. Au début, le défi pour moi était de pouvoir maîtriser ce métier très difficile surtout quand il s’agissait d’harmoniser les couleurs pour faire ressortir des motifs qui plaisent aux clients. Le deuxième défi était aussi de pouvoir exercer ce métier à plein temps et d’en vivre, surtout en cette période de crise où rien n’est facile. Mais Dieu merci, grâce à mon courage et au soutien de ma famille, je parviens à gagner quelque chose et à subvenir à mes besoins et aider ma famille en retour » confie-t-elle.

Les chameliers sont plus rares que du temps de sa mère et aujourd’hui, Amataye tisse plutôt des tapis pour les sièges de voiture, des écharpes et des objets de décoration d’intérieur. Pour elle, la difficulté majeure aujourd’hui est d’écouler sa production, « avec la crise les gens manquent d’argent et très peu ont les moyens d’en acheter » ajoute-t-elle. Cependant, Amataye est passionnée par ce métier et souhaite un jour transmettre son savoir-faire à sa fille afin qu’il puisse se perpétuer. En tant que femme, sa plus grande fierté est, « de pouvoir assoir mon indépendance financière sans tendre la main à qui que ce soit ». Aujourd’hui, son plus grand souhait serait que « tou(te)s les Malien(ne)s s’unissent et se donnent la main pour que le retour de la paix soit une réalité ».