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Affaires d’exploitation ou abus sexuels : un sujet pas comme les autres

La MONUSCO a organisé le 18 août 2017 à Kinshasa un atelier de formation sur la lutte contre les abus et exploitation sexuels auquel ont participé 50 représentants des média. Photo MONUSCO/Michael Ali

Kinshasa, 18 août 2017 - Traiter d’une allégation ou d’un cas d’abus sexuel n’est pas pour les journalistes un sujet comme les autres. De même pour l’exploitation sexuelle. Afin d’aider les journalistes à être mieux préparer pour couvrir ce genre d’actualité, la MONUSCO a organisé le 18 août à Kinshasa un atelier de formation auquel ont participé 50 représentants des médias.

Dans un premier temps, Adama Ndao, chef de l’unité conduite et discipline de la MONUSCO, a expliqué ce que constitue, au regard des Nations Unies, un abus sexuel, qui peut être un viol ou même des attouchements, si ceux-ci ne sont pas consentis par la victime. Elle a rappelé qu’en ce qui concerne les mineurs, il ne peut y avoir de consentement et tout actes sexuels avec une personne de moins de 18 ans est considérée comme un viol.

La définition de l’exploitation sexuelle est plus difficile à saisir. Il s’agit d’une relation, consentie mais qui est basée sur une transaction, que ce soit en argent ou en nature. Le personnel des Nations Unies ne peut avoir de relations avec des personnes dites vulnérables qui accepteraient de se soumettre à des faveurs sexuelles en contrepartie d’une protection, d’argent ou de dons quelconques.

« Nous avons une politique de tolérance zéro pour les abus comme pour les cas d’exploitation sexuelle », a déclaré Mme Ndao. Elle a expliqué les sanctions qui pouvaient être appliqués aux employés fautifs et indiqué que dans les cas de grossesse, désormais des tests ADN étaient faits pour établir la paternité.Dans un souci de transparence, les journalistes, comme le grand public, peuvent à tout moment savoir où en sont les dossiers concernant des employés de la MONUSCO, en consultant le site www.conduct.unmissions.org.

Maître Césaire Divioka Nimi, conseiller juridique, représentant Mme Jeanine Mabunda, conseillère spéciale du chef de l’Etat en matière de violences sexuelles, a réaffirmé l’engagement de l’Etat congolais dans la lutte contre ce fléau.

Le FNUAP, le Fonds des Nations Unies pour la population, a détaillé le soutien psychologique et médical apporté aux victimes dans le cadre de la réponse du système des Nations Unies à l’exploitation et aux abus sexuels.

Les journalistes ont également reçu des conseils pour préparer des entretiens avec les victimes, qui sont particulièrement vulnérables.

Cette formation, qui doit être répliquée à Goma, entre dans le cadre d’un projet de soutien à la communication en faveur des victimes, piloté par le Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU à la MONUSCO ainsi qu’à la Mission de l’ONU en République centrafricaine (MINUSCA).

Equipe de la Communication stratégique et de l’information publique de la MONUSCO